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Revue de presse : Article dans Le Point du 30/11/2011 : Des écolières priées de se démaquiller

Une école du Finistère a interdit dans son règlement intérieur maquillage, talons hauts et minijupes. L'inspection joue la prudence.

Depuis la fin du mois d'octobre, un nouveau règlement intérieur régit les tenues des élèves de l'école publique maternelle et primaire de Keribin, à Ploudalmézeau, dans le Finistère. De nouvelles règles qui s'appliquent tout particulièrement aux petites filles de l'établissement. "Les élèves ne sont pas autorisés (sic) à venir maquillées (re-sic) à l'école (hormis le jour du carnaval), à porter des talons, des jupes ou shorts courts (mi-cuisses), des chaussures de plage (tongs ou sabots en plastique)", stipule ce nouveau texte, voté à l'unanimité par le conseil d'école, qui regroupe enseignants, délégués de l'Éducation nationale, représentants de la mairie et des parents d'élèves. Le règlement ne prévoit pas de sanction en cas de tenue incorrecte, mais une note dans le carnet de correspondance pouvant être suivie d'un rendez-vous avec les parents.

"C'est du sexisme" (une mère d'élève)

À l'origine de cette initiative, les enseignants de cette école de 215 élèves, agacés par la façon dont pouvaient s'habiller, "comme des femmes", certaines élèves de CM2 portant minijupes, shorts au ras des fesses et maquillage. "Minijupes et talons n'ont pas de place dans une cour d'école", a estimé Édith Quémeneur, adjointe à l'enfance à la mairie de Ploudalmézeau. Cette nouvelle disposition n'a toutefois pas été du goût de tout le monde, provoquant l'ire d'une mère de famille dans les colonnes de Ouest France. "C'est du sexisme ! s'insurge-t-elle. Une atteinte à la liberté des femmes !" précisant que ses filles, qui "mettent parfois du mascara et du gloss", sont "revenues en pleurs de l'école et ont rangé leurs jupes".

 

Du coup, l'inspection d'académie du Finistère a décidé de reformuler le règlement de l'école "d'une manière plus générale qui convienne à tout le monde". Finalement, il ne serait plus question que de "tenues appropriées" pour le confort et la sécurité des enfants dans leurs activités et leurs jeux quotidiens. Un flou délibéré qui laisse la place à toutes les interprétations. Pourtant, à l'heure où l'on s'inquiète de l'hypersexualisation des petites filles, notamment dans la publicité, ce recadrage paraît plutôt à contre-courant. Lundi, Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a d'ailleurs installé un groupe de travail pour s'emparer de cette question.

 

De notre correspondant à Rennes, Pierre-Henri Allain



06/12/2011
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