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Revue de presse : Article dans Les Echos du 10/10/2010 : Retraites : la mobilisation des jeunes, un des enjeux de la journée de mardi

La mobilisation des jeunes, qui ont commencé à manifester en fin de semaine contre la réforme des retraites, constituera un des enjeux de la journée nationale de contestation de mardi, alors que jusqu'à présent ils n'ont pas été massivement présents dans les cortèges.

Par centaines, des lycéens ont défilé jeudi et vendredi dans plusieurs villes de province contre le projet gouvernemental de réforme des retraites.

De Guebwiller (Haut-Rhin) à Montélimar (Drôme), de Sarlat (Dordogne) à Saint-Jean-d'Angély (Charente-Maritime) ou de Lisieux (Calvados) à Cherbourg (Manche), mais aussi dans quelques grandes villes comme Aix-en-Provence, Paris ou Toulouse, les lycéens ont demandé le retrait du projet.

L'UNL, leur première organisation, juge que "reculer l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans, c'est empêcher les jeunes de pouvoir s'insérer sur le marché de l'emploi dès la sortie de leurs études".

Mais les manifestations de jeudi et vendredi n'étaient pas toutes organisées, plusieurs ayant été lancées spontanément, via des SMS et les réseaux sociaux comme Facebook, avec parfois des incidents, comme à Bonneville en Haute-Savoie, où deux jeunes filles ont été brûlées au visage.

Cette mobilisation est suivie de près par le pouvoir qui connaît l'influence que peuvent avoir les lycéens dans l'opinion publique.

En décembre 2008, Nicolas Sarkozy avait fait reculer son ministre de l'Education nationale de l'époque, Xavier Darcos, sur un premier projet de réforme des lycées, face à un mouvement qui se radicalisait et à la crainte de voir les émeutes de la jeunesse grecque faire tache d'huile en France.

Dès vendredi matin, après les premières manifestations de jeudi, le conseiller social de l'Elysée, Raymond Soubie, a réagi, jugeant "totalement irresponsable que des adultes en situation de responsabilité dans certaines organisations invitent les lycéens" à défiler.

"C'est le gouvernement qui est prévoyant pour eux parce que c'est pour leur retraite qu'on travaille", a-t-il ajouté.

Au contraire, selon l'UNL, les jeunes "refusent d'être l'alibi de la réforme". "Nous refusons d'être une génération sacrifiée", ajoute Massira Baradji, le président de la Fidl, deuxième organisation lycéenne.

Comme la vingtaine de mouvements de jeunesse réunis dans le collectif "La retraite, une affaire de jeunes!", l'UNL et la Fidl appellent les jeunes à participer aux manifestations de mardi. Leur présence, déjà annoncée lors des journées précédentes mais jamais massive jusqu'à présent, constitue un des enjeux pour la suite du mouvement.

"Si le gouvernement continue à ne pas vouloir entendre la contestation légitime face à une réforme injuste et imposée, la Fidl appellera les lycéens à poursuivre la mobilisation à l'issue de la manifestation de mardi", a déjà annoncé l'organisation.

Jusqu'alors, malgré une campagne nationale d'affichage et de tracts de l'Unef, les étudiants ont été plus discrets que les lycéens.

Selon un sondage Viavoice pour Libération du 30 septembre, 80% des 18-24 ans se placent "du côté des grévistes et des manifestants".

Par Emmanuel DEFOULOY

AFP

 

 



10/10/2010
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