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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 02/12/2011 : Handicap : Une Journée pour "sensibiliser" qui ?

Vendredi 2 décembre, l'Education nationale lance la première "Journée nationale de sensibilisation au handicap". Une bonne idée, vantée avec force par Luc Chatel. Mais où en est-on réellement dans l'application de la loi de 2005 sur la scolarisation des enfants handicapés ? Qui va réellement célébrer cette Journée ?

 

"Une journée bidule" ? "Les recteurs, les inspecteurs d'académie et tout l'encadrement se mobilisent pour que dans chaque école, chaque établissement scolaire, un temps soit consacré à ce sujet", affirme le ministère. Vendredi 2 décembre, si l'on en croit la rue de Grenelle, l'éducation nationale collaborera toute entière avec ce nouvel événement. Pour Luc Chatel, qui fêtera cette Journée à Chaumont,  il s'agit "de changer notre regard collectif sur le handicap, faire connaître les multiples actions au quotidien menées conjointement par la communauté éducative et les associations". Celles-ci, à coup sûr, attendent cette journée, comme en témoigne Christel Prado, présidente de l'Unapei. "On a tellement milité pour et depuis si longtemps", nous confie-t-elle.  Mais le ministère de l'éducation a oublié de l'inviter à Chaumont...  Les syndicats de l'éducation nationale  doutent fort de la mobilisation des établissements pour cette première Journée. "J'ai le sentiment que sur le terrain de la sensibilisation ce sera très ténu", nous avertit Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa. Le ministère ne donne d'ailleurs pas d'autre exemple que le collège de Chaumont.

 

Pourtant beaucoup a été fait depuis 2005. Le ministère aligne des chiffres impressionnants. 214 000 jeunes handicapés sont scolarisés, soit 60% de plus qu'en 2005. 146 000 le sont en classe ordinaire. On compte près de 11 000 auxiliaires de  vie scolaire (AVS) et 27 000 emplois vie scolaire. Le nombre d'accompagnateurs (AVS) a augmenté. Le ministère a aussi augmenté le nombre de classes primaires spécialisées (CLIS) et ouvert des ULIS dans le secondaire. "En terme de chiffres, il y a de vrais progrès qui ont été faits", nous dit C Chevalier. "La nation s'est mobilisée après 2005, l'Ecole aussi".

 

Mais des problèmes demeurent. "C'est justement dans la sensibilisation , dans ce qu'on fait concrètement dans les établissements qu'il y a de réelles difficultés. On a massifié. Maintenant il faudrait personnaliser", continue C Chevalier. Le ministère a beau mettre en ligne des "guides" pour les enseignants, le premier point noir semble être la formation des enseignants. "Ils sont peu ou pas formés", dit-il. Un sondage réalisé par l'Unapei en 2008 montrait que près de 9 enseignants sur 10 se déclaraient insuffisamment formés. Pour des raisons budgétaires, le ministère n'a pas trouvé de solution viable au problème de l'accompagnement des enfants. "C'est un nouveau métier qui émerge dans les écoles", explique C CHevalier. "Il faut aller vers la pérennisation de ces emplois, et former le personnel à un niveau suffisamment décent pour qu'ils aient une rémunération convenable". Or les AVS ont dépendu de contrats aidés, souvent donnés sans formation. La formation de 60 heures qui est prévue actuellement semble insuffisante à C. CHevalier. "Il y a aussi l'incohérence du ministère qui affaiblit les Rased. Ils traitent certes de la difficulté scolaire mais celle-ci accompagne souvent le handicap".

 

En froid avec les associations, Luc CHatel fait miroiter de réels progrès en espérant occulter les limites des politiques suivies depuis 2005. "Ca s'appelle préparer une campagne électorale présidentielle", nous souffle C. Chevalier. Il reste à porter la sensibilisation dans les classes.

 

Communiqué ministériel

 

Des ressources pour la journée

 

Les guides destinés aux enseignants



02/12/2011
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