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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 29/05/2012 : En attendant PISA...

Si 2012 est l’année du changement, 2012 est aussi l’année de Pisa. L’enquête démarre et ses résultats en France seront attendus ici comme ailleurs. Que nous disait entre autres la dernière enquête ? Entre 2000 et 2009, la proportion d’élèves très faibles est passée de 15 à 20%. Ce chiffre brut traine derrière lui des réalités que les acteurs et les observateurs de l’école perçoivent, celle de l’inégalité scolaire. Trois ans après, nul besoin d’être devin pour le prévoir, cette nouvelle enquête devrait constater une aggravation de cette inégalité marquée de l’empreinte du milieu socio-économique. A l’encontre de la plupart des pays qui se sont appuyés sur les résultats de Pisa pour rénover leur système éducatif, la France s’est entêtée dans une voie conservatrice. Certains atouts comme la scolarisation précoce ont même un temps vacillé. La logique économique à court terme a pris le pas sur une vision d’un avenir construit par des jeunes citoyens, tous les jeunes citoyens, formés pour vivre et contribuer à une société du XXIe siècle où le savoir est synonyme de prospérité. Bien sûr, Pisa n’est qu’une évaluation et ses comparaisons ne valent que si elles sont croisées avec d’autres données, d’autres analyses, des études et des recherches qui la corrobore ou la nuance, l’éclaire dans tous les cas. L’enquête construit toutefois un panorama de l’état de l’école situé dans un contexte international. Elle conduit aussi l’Ocde à formuler des recommandations. En 2009, on y lisait l’importance de la formation des enseignants, la nocivité des redoublements ou encore la croyance en l’éducabilité de tous les élèves. Sur ces trois points, la politique du gouvernement précédent a posé un film d’indifférence, préférant miser sur l’excellence et décousant avec minutie la préparation au métier d’enseignant. Les résultats de Pisa sont attendus mais doit on se réjouir d’un constat d’échec prévisible ? Les inégalités scolaires qui se creusent, ce sont avant tout des enfants, des jeunes qui en pâtissent, au prix de leur avenir. Un système scolaire qui se délite, ce sont tous ses acteurs qui en paient le prix avec une difficulté à vivre leur métier au quotidien, voire des souffrances au travail. Et que fera-t-on des résultats ? La politique éducative s’en trouvera-t-elle profondément changé au risque de bouleverser le cadre et de risquer une réforme en profondeur ? En visite dans une école portugaise, je remarquais une affiche sur Pisa. L’enseignante qui m’accompagnait m’expliqua que les résultats de Pisa avait été un coup de semence pour le Portugal. Des mesures ont été prises en particulier sur l’accompagnement des élèves en difficulté. Peu après, elle me dressait le constat des effets de la crise et les efforts mis à mal par les restrictions drastiques. Pisa 2012 révèlera cela aussi : la difficile conciliation entre la nécessité de faire évoluer l’école, de considérer l’éducation comme un véritable investissement sur l’avenir, et les impérieuses exigences d’une rigueur dont les Etats ne détiennent pas toutes les clés. Monique Royer


01/06/2012
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