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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 30/05/2011 : Rythmes scolaires : Les congés d'été dans la ligne de mire...

La réforme des rythmes scolaires va-t-elle emporter deux semaines des vacances d'été ? Vendredi 27 mai, l'AEF a publié une dépêche présentant "les pistes de travail" discutées au sein du comité de pilotage chargé de réfléchir à une réforme des rythmes scolaires. Selon ce document, le comité pencherait vers une réduction de deux semaines et un zonage des congés d'été ainsi qu'une généralisation de l'accompagnement éducatif. L'origine du document reste inconnue. Nous avons pu vérifier son exactitude et consulter les principaux acteurs de cette réorganisation de l'Ecole : syndicats, parents et associations complémentaires. Une certitude : les décisions auront un impact sur les enseignants de l'école au lycée.

 

Selon la dépêche AEF, le comité de pilotage proposerait de réduire de deux semaines les vacances d'été, l'année scolaire passant de 36 à 38 semaines. Les vacances intermédiaires seraient aussi modifiées, celles de la Toussaint passant à 2 semaines pleines (plus 2 jours) mais celles de printemps étant amputées de 3 jours. Le pont de l'Ascension serait donné à tous (moins 1 ou 2 jours). La question du zonage des congés resterait à trancher. "Parmi les arguments défavorables au zonage, le comité de pilotage relève le cas des familles recomposées dans des zones différentes, le problème des examens nationaux et, en l’absence de rotation, les mêmes élèves bénéficient de la neige ou de la rentrée à la mi-août. D’un autre côté, le zonage des vacances permet d’éviter que le tourisme ne souffre de la réduction des vacances d’été".

 

Un plafonnement du temps d'enseignement quotidien. La question des horaires scolaires, alourdis par la réforme Darcos du primaire, serait tranchée par la mise en place d'un horaire maximum d'enseignement quotidien fixé à 5 heures au primaire, en 5ème et en 6ème, et à 6 heures en 4ème et 3ème. Cela implique un passage à 9 ou 10 demi-journées au lieu de 8 au primaire.

 

Les établissements devraient respecter trois contraintes : "pas plus de cinq heures d’enseignement, deux heures d’accompagnement éducatif et une heure et demie de pause méridienne". Jusqu'en 5ème inclus, l'horaire comprendrait un "temps d'accompagnement éducatif obligatoire" de deux heures compris dans le temps de service des enseignants. Il serait consacré à la préparation des devoirs.

 

L'aide personnalisée, qui a été mise en place au primaire à raison de 2 heures hebdomadaires, est jugée "positive" par le comité. Elle pourrait être confiée à "un éducateur diplômé « pris en charge de façon partagée par les collectivités locales et l’Éducation nationale »". Plus mystérieux, le comité envisagerait de rendre obligatoire un "temps non strictement d'enseignement" ouvert aux partenaires de l'école. Au final, le comité proposerait fin juin plusieurs scénarios, laissant le ministre choisir.

 

Un ballon d'essai ? Pour vérifier l'exactitude ce document dont l'origine n'est pas indiquée, nous avons contacté François Testu, président de la JPA et membre du comité de pilotage. Selon lui, "la dépêche est conforme aux travaux du comité sauf sur plusieurs points, plusieurs fois abordés, mais sur lesquels le comité n'a pas pris de position arrêtée". Le comité a prévu encore deux réunions avant de fixer sa décision. "C'est le cas pour les grandes vacances", nous dit F Testu. "Pour le comité, la suppression de la semaine de 4 jours au primaire est acquise. L'allègement de la semaine de classe au primaire impose de réfléchir au raccourcissement des grandes vacances. Mais de combien faut-il raccourcir et comment répartir les temps de travail et les vacances : tout cela reste encore en débat. Si on réduit à 23 heures la semaine scolaire comment répartir les heures annuelles d'enseignement (864 h) sans réduire le nombre de jours de vacances ?" Un simple calcul arrive à 37 semaines et demi de cours. En tous cas la mesure ne semble pas pouvoir être prise avant 2013. L'allongement des vacances de la Toussaint semble également acquis. Mais d'autres points restent à trancher. "Comment intégrer l'aide individualisée, l'aide aux devoirs, les activités complémentaires ? Sur tout cela il faut être prudent", nous dit-il. "L'aide personnalisée apparaît comme une idée généreuse mais on ne sait pas où la mettre". Le développement des activités complémentaires à l'école est une bonne idée mais "les associations complémentaires doivent être soutenues pour pouvoir faire cette prise en charge".

 

Les perspectives. Si l'on ignore qui est à l'origine de cette fuite d'informations vers l'AEF, elle constitue un appréciable ballon d'essai vers les syndicats d'enseignants et les parents. Le rapport qui sera remis fin juin posera la question des congés et de l'annualisation du temps de travail des enseignants. Or le ministère ne semble pas avoir de marge pour compenser, même partiellement, la perte de deux semaines de congés. Imposer l'annualisation pour tous les enseignants aurait aussi des conséquences sociales importantes, par exemple dans l'enseignement professionnel et technologique. Si la question des rythmes et des conditions de vie à l'école des élèves est légitime, celle des conditions de travail des enseignants s'avère déjà mal engagée par ces premières indiscrétions.

 

Lancé en juin 2010, le comité de pilotage chargé de réfléchir à une réforme des rythmes scolaires comprend 18 membres. Il est présidé par Christian Forestier, administrateur général du CNAM, et Odile Quintin, ancienne directrice générale de l’éducation à la commission européenne. Ils sont entourés de 16 membres, parmi lesquels Roger Bambuck, inspecteur général, Eric Debarbieux, sociologue, Bernard Hugonnier, OCDE, Jean-Marc Roirant, Ligue de l’enseignement, Monique Sassier, médiateur de l’EN, et François Testu, JPA. Le 25 janvier 2011, le comité a remis un premier rapport qui faisait un état des lieux des consultations. "En dépit des préconisations des chronobiologistes", affirmait le rapport , "on note un attachement très fort au samedi libéré et donc au week-end de deux jours… La réduction de deux semaines des congés d’été est consentie "à la rigueur, à condition de permettre le 7/2".

 

La dépêche AEF publiée par Education & Devenir



30/05/2011
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