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Article dans Les Echos du 02/09/2010 : Professeurs débutants : des tuteurs manquent à l'appel

Les enseignants expérimentés, ou tuteurs, qui doivent désormais accompagner les enseignants stagiaires au cours de leur première année d'exercice dans le secondaire manquent dans certaines académies.


JESSICA BERTHEREAU, Les Echos

 

Il y a la théorie et la pratique. Dans le nouveau dispositif de formation des professeurs, chacun des 8.300 enseignants stagiaires qui ont débuté leur carrière, aujourd'hui dans les collèges et les lycées, doivent être accompagnés par un enseignant expérimenté, dit « tuteur ». Ce « compagnonnage » vient remplacer l'année en alternance qui suivait l'obtention du concours. Mais en pratique, les « tuteurs » manquent.

« D'après nos remontées, il manque des tuteurs, notamment en mathématiques ou en histoire-géographie, dans les académies de Créteil, Lille ou Bordeaux par exemple », rapporte Joël Bonenfant du Sgen-CFDT. « On est à 90 % de tuteurs », a confirmé, hier, le recteur de l'académie de Créteil, William Marois, en partie à cause des « défections ». Certains enseignants refusent en effet d'être tuteur, notamment à l'appel du Snes-FSU, afin de ne pas cautionner une réforme qu'ils critiquent vivement.

Le ministère se veut rassurant

Ce manque de tuteurs est circonscrit au second degré. Dans les écoles maternelles et primaires, le compagnonnage est assuré par les maîtres-formateurs qui enseignaient jusqu'alors dans les ex-instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Le premier degré bénéficie aussi d'un surnombre de plus de 8.000 enseignants, qui permet notamment à la quasi-totalité des 7.000 stagiaires d'être en binôme avec un titulaire jusqu'à la Toussaint.

Autre différence entre le premier et le second degré : « les tuteurs n'ont pas de cahier des charges clairement défini, notamment en matière d'horaires», souligne Joël Péhau du SE-Unsa. Et la gratification prévue (2.000 euros brut par an et par stagiaire) n'est qu'un maximum. Les recteurs pourront la revoir à la baisse selon l'expérience préalable du stagiaire. Autant de raisons qui expliquent le manque de « vocation », conclut Joël Péhau.

Au ministère de l'Education nationale, on se veut rassurant. « La grande majorité des tuteurs ont été identifiés et sont prêts à s'engager », assure dans un entretien aux « Echos », sa directrice des ressources humaines, Josette Théophile. Les syndicats, eux, dénoncent des « pressions des inspecteurs » ou des « absurdités » comme le fait que « certaines académies seraient prêtes à prendre des contractuels pour assurer des fonctions de tuteurs ».



03/09/2010
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