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Article dans Les Echos du 07/07/2010 : Education - les syndicats vent debout contre les 16.000 suppressions de postes en 2011

Les principaux responsables du monde éducatif ont dénoncé mercredi "un véritable plan social" dans l'Education et promis une mobilisation massive à la rentrée, après l'annonce officielle mardi que 16.000 postes allaient être à nouveau supprimés dans ce secteur en 2011.

Le document budgétaire dévoilé mardi par le gouvernement précise que l'Education nationale verra ses effectifs amputés de 16.000 postes l'an prochain, dans le cadre de la politique gouvernementale du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Cette annonce fait suite à la suppression de 16.000 postes en 2010, 13.500 en 2009, 11.200 en 2008. Soit au total, 56.700 postes en moins entre 2008 et 2011, sans compter plusieurs milliers déjà supprimés entre 2004 et 2007.

Les ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur employaient au 1er janvier 2009 1,1 million de personnes, dont un peu moins de 800.000 enseignants dans le secteur public.

"C'est catastrophique. C'est un appauvrissement des ambitions éducatives de notre pays. C'est la réussite des élèves qui est mise en jeu", a affirmé à l'AFP Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération de l'Education.

Dans un communiqué, l'Unsa-Education, deuxième fédération, a qualifié cette annonce de "nouveau plan social". "On arrive à l'os", a déploré son secrétaire général Patrick Gonthier.

"Le système scolaire est en danger, il est en train de se replier sur lui-même. Ailleurs, on ne sacrifie pas l'avenir comme le fait le gouvernement en France", a affirmé Thierry Cadart, son homologue du Sgen-CFDT.

Ces nouvelles suppressions vont avoir, selon eux, des effets sur les effectifs d'élèves en classe, qui vont augmenter, sur le nombre des remplaçants, qui va être à nouveau rogné, sur l'accès des jeunes enfants à la maternelle, revu à la baisse, sur l'offre éducative (options, expériences pédagogiques, postes "Rased" spécialistes de la difficulté scolaire), en régression.

Les conditions de travail des enseignants vont être plus difficiles dans la mesure où vont leur être proposées davantage d'heures supplémentaires, a relevé le Sgen-CFDT. Il souligne aussi que le recours aux contractuels, pour les remplacements notamment, va être plus important.

"On dégrade les conditions d'étude des élèves", a réagi Antoine Evennou, président de l'UNL, premier syndicat lycéen. Cela alors qu'"on est déjà dans des situations limites dans énormément d'établissements", a-t-il dit, craignant "des tensions supplémentaires" et "de la violence scolaire".

Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première fédération des parents d'élèves de l'enseignement public, a regretté que l'éducation "ne soit pas une priorité de notre pays", jugeant que "ce n'est pas en réduisant le nombre de postes qu'on va arriver à réduire l'échec scolaire".

Pour la rentrée, tous appellent à participer à la journée d'action intersyndicale du 7 septembre, lancée notamment pour s'opposer au projet de réforme des retraites.

Et, fait rarissime dans l'histoire de l'Education, le Snes-FSU, principal syndicat enseignant des collèges et lycées, et Sud Education (minoritaire) ont également lancé un mouvement de grève, le lundi 6 septembre, trois jours après la rentrée.

"Une mobilisation n'est jamais évidente à la rentrée, mais l'exaspération est telle que les personnels seront au rendez-vous (le 7), de façon massive", a assuré M. Cadart.

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Education nationale n'a pas fait de commentaire.

Par Karine PERRET


08/07/2010
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