ALPE74140

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Newsletter de février 2011

Bonjour à tous,

Lire le compte-rendu sur les rythmes scolaires, en extraire les idées principales pour vous les restituer m'a pris plus de temps que je ne l'avais imaginé... Mais voilà chose faîte...

Lors de la remise du rapport de synthèse des auditions, des débats en académie et des échanges sur internet concernant la conférence nationale sur les rythmes scolaires, des constats ont été partagés :

- l'organisation du temps de l'enfant n'est pas satisfaisante : l'amplitude de la journée est trop longue pour les plus jeunes ; la journée trop fatigante avec une pause méridienne trop courte, un service de restauration accéléré. Pour l'école primaire, la semaine est épuisante car concentrée sur 4 jours alors que la charge des programmes s'alourdit. L'année scolaire est aussi déséquilibrée.

- le temps global de l'enfant est morcelé : les temps sont trop laissés aux solutions individuelles, aux aléas locaux

- des inégalités de fait : on reproche aux rythmes actuels de pénaliser les élèves qui ont le plus de temps de transport ou qui sont le plus en difficulté.

L'aide personnalisée vient s'y ajouter si elle est positionnée pendant la pause déjeuner ou après la journée d'école.

- la durée des vacances d'été est source de disparité : pendant que certains ont des vacances en famille, culturelles, font des activités enrichissantes, d'autres sont oisifs, s'ennuient, livrés à eux-mêmes.

- les zones urbaines sont mieux armées que les zones rurales car elles disposent de plus d'équipements sportifs et culturels, de centres de loisirs, de personnels disponibles.

 

D'autres points sont partiellement consensuels :

- l'organisation du temps est à modifier dans sa globalité

La journée doit être plus courte et inclure les devoirs et de véritables temps de pauses. Les rythmes doivent être adaptés à l'âge et au niveau de l'enfant.

Les organisations de parents et les enseignants recommandent par exemple un temps d'enseignement journalier modulé de l'élémentaire au lycée (5, 6 et 7 heures). Ils insistent aussi sur la nécessité d'un temps de repos et de détente pour le primaire.

La composition de la semaine ne fait pas unanimité mais la plupart sont favorables pour une semaine de 4,5 jours ou 9 demi-journées, en favorisant le mercredi matin. Ceux qui regrettent la relation parents-enseignants du samedi matin sont pour une semaine de 5 ou 6 jours, mercredi et samedi matin inclus.

Par contre, tout le monde est favorable aux 7 semaines de cours/2 semaines de congés et aux congés de Toussaint de 2 semaines complètes.

Concernant les vacances d'été, pas de consensus pour les raccourcir ou les garder telles quelles.

- l'organisation des enseignements à améliorer

Les cours devraient être plus interactifs, avec de nouveaux modes d’apprentissages.

- un cadrage national et une articulation Ecole-partenaires

Concernant le cadrage national, tout est envisagé : soit un cadrage national strict, soit un cadrage national avec une prise en compte des contraintes locales, soit un cadrage national et une marge d'autonomie aux établissements.

Les collectivités sont favorables à un cadrage national pour la décision (régulation, zonage, vacances, nombre de semaines travaillées, de jours et d’heures) et le partage des responsabilités dans la mise en œuvre locale. La collectivité de son côté doit être associée aux projets et obtenir des précisions sur les modalités de financement d'une modification d'organisation du temps scolaire.

 

Les axes d'évolution et les problématiques à approfondir par la commission sont les suivants :

- des niveaux de décision à clarifier

Trouver le juste milieu entre ce qui doit rester national et ce qui doit être confié au local : horaires du matin et du soir (transports) ; calendrier des vacances (harmonisation des départs en famille) ; pauses méridiennes ; intégration au projet éducatif global ? Comment un cadrage national peut-il prendre en compte de telles disparités, et comment compenser certaines inégalités ?

Le cadrage national est important pour assurer certains points : services des enseignants, contenus des programmes, examens, organisation du calendrier. Le local doit pouvoir disposer des marges nécessaires pour les mettre en œuvre.

- l'articulation des temps scolaires, péri- et extrascolaire et l'articulation Ecole-partenaires au niveau local

Parents et collectivités souhaitent plus de complémentarité entre les différents "temps" de l'enfant. Les représentants locaux se rejoignent pour dire que le CEL, le PRE ou le PEL constituent une piste intéressante de coordination et donc de cohérence et de visibilité, même s’ils nécessitent des moyens humains et financiers et des contrats d'aménagement.

Les différents acteurs devront se concerter pour concevoir une organisation reposant sur 3 temps incontournables : les temps familiaux, les temps scolaires et les temps récréatifs - sociaux, associatifs, sportifs, artistiques, culturels - en dehors de la famille et de l'école. Reste à déterminer qui a légitimité pour mettre en place localement une véritable politique éducative…

L'aspect financier est un élément déterminant : il faut chiffrer au plus juste afin que chaque point sensible soit un levier et non un frein et pour que l’Etat et les collectivités puissent décider des priorités.

- une nouvelle organisation pour éviter la "guerre des temps"

Le COPIL recherche les meilleures conditions d'apprentissage et d'épanouissement pour les élèves tout en prenant en compte l’environnement familial et social – horaires et durée du temps de travail de plus en plus variables, bi-activité des couples, familles éclatées ou recomposées ou monoparentales.

Les nombreux travaux scientifiques sur les rythmes chronobiologiques de l'enfant ont été étudiés : en fonction des âges, il existe des pics de vigilance élevée, de disponibilité optimale et de meilleures conditions motrices. Pour tenir compte du rôle essentiel du sommeil pour l'enfant au plan psychologique et physiologique, il va falloir réfléchir à la régularité des horaires mais aussi créer éventuellement une période intermédiaire d'activités calmes en tout début de matinée.

Le COPIL serait favorable à pouvoir offrir à tous les élèves la possibilité de découvrir le plus de choses, dans ou hors temps scolaire, sans forcément privilégier les temps d’apprentissage dits fondamentaux aux pics de vigilance.

La réflexion doit donc prendre en considération tous les temps, ceux de l'enfant, mais aussi ceux des adultes, les espaces et lieux de vie où ces temps se déroulent, dans l'Ecole et hors l'Ecole. L'impact des mesures est grand pour les communes : moins d'école par jour signifierait plus de garderie, plus d'activités sportives signifierait plus de gymnases, moins de vacances signifierait plus de services de cantine. De la même manière, les associations périscolaires seront elles aussi touchées.

Le choix politique des priorités d'organisation devra conjuguer les temps de l'Ecole, temps de la famille, temps du périscolaire et contexte économique en trouvant la formule la plus adaptée pour tous.

- se préoccuper de tous les temps de l'enfant

La journée : une question de volume, de répartition et d'articulation

Le volume horaire de la journée conduit à réfléchir à l'organisation annuelle dans son ensemble.

Le COPIL s'intéresse à la répartition des heures : pour réduire le volume quotidien tout en maintenant un nombre d'heures annuel suffisant, une solution serait d'allonger l'année scolaire, de prendre sur le temps des vacances pour avoir des journées plus courtes et plus efficaces. Il s'agirait alors d'augmenter le nombre de jours de classe et par conséquent de diminuer d'autant le nombre de jours de vacances. Le COPIL souhaite en étudier la faisabilité et toutes les conséquences : gestion des ressources humaines, administratif, financier... Il s'agirait de définir par décret le nombre annuel de jours de classe et non plus le nombre de semaines.

De surcroît se posera la question du mode d'organisation de cette nouvelle répartition : l'organisation de la journée, la répartition quotidienne des heures mais aussi l'organisation des temps scolaire, périscolaire et extrascolaire dans la journée.

La semaine à rééquilibrer dans le cadre d'une réflexion globale

A l'intérieur de la semaine, on peut avoir le même raisonnement que pour la journée : étaler sur plus de jours le temps scolaire pour limiter les changements. Actuellement le décret fixe la durée de la semaine scolaire à 24h d'enseignement scolaire pour tous les élèves réparties sur 4 jours (lundi, mardi, jeudi et vendredi), sauf décision contraire du conseil d'école  fixant la semaine en 9 1/2 journées (du lundi au vendredi en incluant le mercredi matin). Revenir à 9 1/2 journées obligatoires ne peut en tout cas être une mesure isolée mais un élément d'une réflexion globale sur les facteurs de fatigue et les conditions d'apprentissage des élèves.

Aller vers un meilleur équilibre de l'année

Le but sera de se rapprocher de l'alternance de 7 semaines de travail et de 2 semaines de repos.

Une nouvelle organisation des rythmes scolaires conduirait à modifier le temps de travail scolaire, les manières d'enseigner, les missions des enseignants en interne, leur articulation avec le temps péri- et extrascolaire : le COPIL va tenter de clarifier les missions et activités des enseignants dans le cadre d'une nouvelle organisation des rythmes scolaires.

Ceci impose aussi de réfléchir sur la modification des locaux de l’établissement si on tend à une continuité des apprentissages pour les enfants avec les temps périscolaires et si les enseignements sont plus interactifs et dynamiques (espaces de travail individuel, espaces de détente…). Aujourd'hui les contraintes de disponibilité de salles (spécialisées notamment) et d'équipements sportifs pèsent lourdement sur l'équilibre des emplois du temps, alors que ce sont à l'inverse ces derniers qui devraient gouverner les rythmes de travail dans l'établissement.

 

Attendons maintenant le mois de juin afin de connaître les préconisations du COPIL…


Pour en savoir plus, vous pouvez bien sûr vous rendre sur notre site www.alpe74140.com rubrique Rythme scolaire (où je mets aussi à jour, petit à petit, le résumé du rapport de synthèse des auditions, des débats en académie et des échanges sur Internet) mais aussi dans la rubrique Revue de presse pour lire les remarques et articles de la presse régionale et nationale.

Je vous souhaite une bonne lecture !

Cordialement
Lydie CLEMENT



27/03/2011
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