Revue de presse : Article dans L'Expansion du 25/11/2010 : Numérique à l'école : un plan pour que la France rattrape son retard
Luc Chatel a présenté un train de mesures destiné à combler le retard de la France dans l'usage des technologies numériques. Mais l'équipement et la formation se heurtent au manque de moyens.
Le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a présenté un "plan de développement des usages du numérique à l'école", un train de mesures pour que l'école "prenne le train du numérique". Mais ce plan se heurte aux restrictions budgétaires, ont souligné la plupart des syndicats. Il laisse aux collectivités locales le soin d'assurer l'équipement et la maintenance du matériel des établissements scolaires. Au total, "60 millions d'euros sur trois ans" vont être "redéployés", pour financer le plan, a précisé le ministre, évoquant la "contrainte" budgétaire.
Attendu depuis avril, ce plan triennal repose sur 60 millions d'euros de crédits d'Etat existants. Il fait suite à 70 "propositions concrètes" faites en février par le député UMP Jean-Michel Fourgouspour que le système éducatif français rattrape son retard par rapport à ses voisins. Car la France est au 8e rang européen pour l'équipement des établissements en technologies de l'information et de la communication à l'école (Tice), et au 24e rang sur 27 pour leur utilisation.
Interrogé, Jean-Michel Fourgous s'est réjoui que "plus de 50% de ses propositions" figurent dans le plan. "C'est une accélération de l'appropriation par l'Education nationale de cette révolution qu'est le numérique", a-t-il dit. En revanche, les syndicats d'enseignants ont regretté le manque de moyens, de sorte qu'"on risque d'en rester aux bonnes intentions", a affirmé le Sgen-CFDT. Le Sgen-CFDT et le SE-Unsa ont rappelé que les crédits de formation continue, dans le budget 2011, allaient être divisés par deux. "Nommer un référent, ça ne suffit pas", a souligné le Snes-FSU. "Ce plan se heurte à la réalité, la rigueur extrême", a expliqué Philippe Tournier, responsable du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d'établissements, relevant que les "référents numériques" existaient déjà "de fait presque partout". Quant au SNUipp, majoritaire dans le premier degré, il regrette le manque de moyens dédiés à la formation des enseignants et l'absence de garanties sur le financement de l'équipement et de la maintenance.
Les principales mesures :
- Mise en place à la rentrée d'un "portail ministériel" qui référencera toutes les ressources pédagogiques numériques disponibles, par discipline et type de produits (édition publique, manuels scolaires...). Des ressources seront notamment dédiées à "l'apprentissage de l'usage responsable d'internet".
- Pour pouvoir acquérir des ressources payantes, les établissements seront dotés de "chèques-ressources", d'un montant allant de 500 euros annuels pour une école à 2.500 euros pour un lycée.
- Dans chaque collège et lycée sera nommé un "responsable numérique" chargé d'identifier les besoins de formation de ses collègues, et d'y répondre soit directement, soit en les orientant vers les plans de formations dispensés dans l'académie.
- Dans le cadre du Grand emprunt, un appel à projet "recherche et développement" sera lancé début 2011 pour "accélérer les capacités d'innovations des acteurs industriels" dans le domaine des Tice. Son montant n'a pas été précisé.
- Une convention de partenariat va être signée avec l'Association des départements de France le 9 décembre, dans laquelle ces derniers s'engagent à "assurer la maintenance" du matériel, selon Luc Chatel. Un accord de même type doit être "rapidement" conclu avec les régions, selon lui.
- Généraliser les espaces numériques de travail (ENT) .
- Selon les chiffres cités dans le rapport du député Jean-Michel Fourgous (s'appuyant sur différentes sources, notamment ministérielles), la France compte 12,5 ordinateurs pour 100 élèves. Avec ce chiffre, elle se situe au-dessus de la moyenne de l'Union européenne, mais très loin derrière le Danemark (25 ordinateurs pour 100 élèves en primaire et 50 dans le secondaire) ou le Royaume-Uni (17 ordinateurs pour 100 élèves dans les écoles et 33 dans les établissements secondaires).
- La France a 75% de ses établissements connectés en haut débit, contre 90% pour la Finlande, 94% pour le Royaume-uni et 98% pour le Danemark.
- L'Hexagone comptait, en 2009, 27.000 Tableaux numériques informatiques (TNI) (18.600 dans le secondaire et 8.400 dans le primaire), contre 450.000 au Royaume-Uni en 2008. Le taux moyen d'équipement des classes est de 6%, contre 14% en Finlande, 45% au Danemark, 78% au Royaume-Uni.
- En 2009, 40,7% des collèges et 45% des lycées français disposaient d'un environnement numérique de travail (ENT, services en ligne réunis sur un portail sécurisé proposé à une communauté éducative, parents compris). Au Royaume-Uni, en 2008, 88% des établissements secondaires étaient déjà équipés d'un ENT.
- 97% des collèges et lycées français possèdent une salle informatique, mais son taux d'utilisation est "de l'ordre de 10%", selon le rapport Fourgous.
- L'âge moyen des ordinateurs est "supérieur à 7 ans et 35% du parc a plus de 4 ans", soit l'âge à partir duquel on considère les ordinateurs comme "obsolescents", ajoutait-il.
- 66% des enseignants utilisent les TIC en France, contre 90% en Finlance.
L'Expansion.com avec AFP - publié le 25/11/2010 à 18:11
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