Revue de presse : Article dans L'Express du 15/03/2011 : Des parents d'élèves du 93 saisissent la Halde
Ils estiment être victimes de "discrimination territoriale". La FCPE va envoyer une lettre à la Halde, appuyée par Claude Bartolone.
Des parents d'élèves d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), qui protestent depuis janvier contre les absences non remplacées d'enseignants, vont saisir la Halde ce mardi. Ils estiment être victimes d'"une discrimination territoriale".
Depuis septembre 2010, 84% des absences courtes (hors congés maternités et longues maladies) des enseignants du premier degré n'ont pas été remplacées à Epinay-sur-Seine, selon Mathieu Glaymann, membre de la FCPE, principale fédération de parents d'élèves.
"Le ministère de l'Education nationale veut supprimer 16 000 postes et faire des économies sur le dos de ces enfants en ne remplaçant plus les départs, déplore Cécile Jalat, secrétaire générale du FCPE 93, jointe par LEXPRESS.fr. Nous demandons des réparations en saisissant la Halde afin d'envoyer un signal d'alarme sur cette inéquité du territoire."
Les parents d'élèves d'Epinay-sur-Seine avaient déjà commencé à se mobiliser au début de l'année. Depuis le 11 janvier, des parents "occupent" le bureau de la directrice de l'école maternelle Jean Jaurès sud à Epinay-sur-Seine, en bloquant l'accès au téléphone, au fax etc. Le 7 février, 20 des 28 écoles de la ville ont été bloquées.
Plus de moyens
L'objectif des parents est de demander à la Halde de comparer la situation des remplacements à Epinay avec celle d'autres territoires. Ils attendent également de la Haute autorité qu'elle fasse des recommandations au ministère de l'Education nationale.
Dans son courrier à la Halde, la FCPE va souligner que ces absences non remplacées touchent une population populaire et étrangère à près de 25%, qui "aurait besoin au contraire que l'Etat investisse tout particulièrement pour son éducation, son intégration, sa promotion sociale".
La FCPE présentera son courrier à la Halde ce mardi à la presse, en présence de plusieurs élus, dont Claude Bartolone, député et président PS du conseil général.
Une tactique politique ?
Pour l'inspecteur d'académie Daniel Auverlot cette mobilisation à Epinay est "totalement politique". Le taux de remplacement des enseignants est plus élevé en Seine-Saint-Denis qu'ailleurs (plus de 10% contre 7,5% au niveau national), ajoute-t-il avant de reconnaître qu'il "y a eu une ampleur importante des absences de courte durée en janvier" à Epinay-sur-Seine.
"Il ne s'agit pas de récupération politique", rétorque le député PS Claude Bartolone. "L'étude Pisa avait montré le lien entre les difficultés sociales et l'échec scolaire. Nous voulons inverser cette donne en réclamant, à travers cette lettre, les moyens que l'Education nationale doit offrir à tous les élèves de l'école publique pour leur permettre de réussir."
Et d'ajouter : "Nous essayons, depuis 2002, d'attirer l'attention du gouvernement sur les conséquences qu'implique la diminution du nombre d'enseignants dans un département pauvre comme celui-ci. C'est le ministre de l'Education nationale qui fait preuve de tactique politicienne en nous assurant que le nombre de professeurs envoyés dans le département de la Seine-Saint-Denis sera précisé après les élections cantonales."
Par Sarah Ganon, publié le 15/03/2011 à 09:58, mis à jour à 12:56
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