Revue de presse : Article dans L'Express du 27/09/2011 : 165 000 manifestants selon les syndicats
Les enseignants du privé et du public défilaient ce mardi pour protester contre les suppressions de postes dans l'éducation nationale. Ils étaient 110 000, selon le ministère de l'Intérieur.
Les chiffres
Les défilés contre les suppressions de postes dans l'Education nationale, ce mardi, à l'appel des syndicats du public et du privé, ont réuni plus de 165 000 manifestants en France, dont "45 000 à Paris", selon une première estimation communiquée par l'intersyndicale.
Selon le ministère de l'Intérieur, ils étaient 110 000 enseignants, public et privé confondus. A Paris, le défilé a rassemblé 8500 personnes selon la préfecture de police.
Signe d'un profond malaise, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelait à cette grève pour dénoncer la "dégradation" de l'école, l'un des enjeux de la présidentielle de 2012.
"Ca montre à mon avis la profondeur de la crise. On voit bien qu'on n'est pas là sur des enjeux partisans, des enjeux catégoriels, on est sur des enjeux de l'éducation, de la formation des futurs professionnels et des futurs citoyens", a indiqué Bernard Thibault. Le secrétaire général de la CGT participait à la manifestation des enseignants à Lille.
Les mobilisations prévues
Une centaine de défilés sont prévus partout en France métropolitaine, Guadeloupe et Guyane, dont beaucoup dans l'après-midi comme à Paris, où la manifestation partira du boulevard Saint-Michel pour rejoindre Sèvres-Babylone. Les cinq syndicats du privé devaient y être "dès midi".
Des défilés ont déjà eu lieu ce mardi matin en province. L'académie de Nantes - première du pays pour le privé - connaît notamment "35% à 40% de grévistes" avec plusieurs écoles entièrement fermées, ce qui est "inédit", selon les syndicats du privé.
En Bretagne, la mobilisation s'annonce, elle aussi, très forte, selon la Fep-CFDT en Ille-et-Vilaine. Dans ce département, "au moins 14 écoles primaires" privées n'assurent aucun cours, "c'est du complètement nouveau, sans précédent", estime le syndicat.
De 2000 à 3000 personnes selon la police, de 3000 à 4000 selon la FSU, ont défilé à Caen contre les suppressions de postes. Un record pour une manifestation sur l'éducation dans cette ville, selon la FSU.
Les raisons de la colère
La grève de ce mardi dans l'Education nationale dénonce les suppressions de postes qui, selon les syndicats et les parents d'élèves, aggravent les inégalités et rendent la prise en charge des jeunes en difficulté "impossible".
Les organisations syndicales veulent notamment peser sur le projet de budget 2012 qui passe mercredi en conseil des ministres et prévoit 14 000 suppressions de postes dans l'Education nationale (80 000 au total entre 2007 et 2012), alors que les effectifs des élèves augmentent.
Autre motif de la mobilisation : dénoncer l'accumulation d'expérimentations et de réformes (évaluations des élèves dans les écoles primaires et les collèges, réforme du lycée ...). Les syndicats contestent certaines d'entre elles, telle que la formation des enseignants.
Les réactions politiques
En déplacement dans l'Oise, Nicolas Sarkozy a relativisé le mouvement de grève des personnels de l'enseignement public. "Je sais bien qu'aujourd'hui il y a des contestations, c'est normal dans une démocratie mais les emplois en cause, ce ne sont pas les emplois de la fonction publique, c'est les emplois de l'industrie, de l'entreprise, c'est ceux qui sont exposés à la concurrence."
Selon le ministre de l'Education, Luc Chatel - qui "assume" les suppressions de postes - c'est en "personnalisant" les parcours des élèves que l'on "réduira les inégalités".
A gauche, l'heure est au soutien des manifestants. François Hollande, candidat à la primaire PS, affirme vouloir "redonner par une politique ambitieuse et une nouvelle confiance, sérénité et ambition à notre Ecole". Dans un communiqué, il précise: "Pour moi elle est la première priorité nationale, et c'est pourquoi je réitère ma proposition de faire adopter une loi de programmation qui permettra de créer 60 000 postes sur cinq ans dans l'Education nationale."
Quant à Ségolène Royal, également candidate, elle promet qu'elle "remettra l'éducation au coeur de tout, afin d'agir pour refonder le sens de l'école et dire clairement comment chaque élève peut réussir". Parmi les "engagements concrets et immédiats" qu'elle prend: "rétablir l'année de formation professionnelle", "un plan pluri-annuel de recrutement", "préparer la rentrée 2012 en rétablissant immédiatement les postes supprimés de la rentrée"
Avec
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