Revue de presse : Article dans Le Figaro du 04/10/2011 : 75 % des parents avouent être trop laxistes
Les parents reconnaissent être trop stressés et souvent désemparés par rapport aux réactions de leur progéniture.
Constat d'échec ou examen de conscience, 75% des parents se jugent eux-mêmes trop peu autoritaires avec leurs enfants. C'est ce que révèle une enquête Ipsos pour Femme Actuelle et Enfant Magazine.
Articulée sur une approche croisée «parents» et «non parents», cette étude peu optimiste montre une nette tendance à la dévalorisation et la culpabilisation : 46 % ont une mauvaise image d'eux-mêmes.
Des parents aux abois
Ils avouent se trouver trop stressés, pour 70 % d'entre eux, complètement désemparés par rapport à certaines réactions de leur progéniture (58 %) et ont le sentiment de passer à côté de l'enfance/adolescence de leur enfant. Enfin, 75 % estiment qu'il est plus difficile d'élever un enfant aujourd'hui qu'autrefois.
Des chiffres étonnants qui, à tous les étages, font apparaître des parents véritablement aux abois. A en croire l'étude, la perception générale des Français sur l'éducation n'est pas meilleure. Le manque d'autorité arrive en première place du podium des critiques (71 %). Une large majorité juge aussi que les parents entretiennent une relation trop «axée copain» (66 %), qu'ils sont trop tolérants (61 %) et donc pas assez sévères (81 %).
Paradoxalement, si la discipline n'est pas leur fort, 70 % des parents estiment avoir eu parfois des réactions trop dures par rapport à ce qu'exigeait la situation. «Ces réactions inadéquates ne font que montrer le désarroi des parents qui, au terme d'une carence installée ou d'un laisser-aller, réagissent à l'excès par l'excès, seulement quand il survient», analyse Christine Perrault, psychologue spécialiste des relations familiales. Pour autant, 81 % des parents interrogés s'opposent à l'interdiction de la fessée.
Bertrand et Marie, parents d'adolescents, le confessent : «Lutter chaque soir après notre journée de boulot pour interdire à l'un et calmer l'autre, il faut avouer qu'on n'a pas toujours le courage, disent-ils. Et comme d'un point de vue pédagogique on veut éviter les punitions, l'équilibre n'est pas facile à trouver».
Dépassés par cette tâche complexe, les parents auraient ainsi tendance à s'en remettre aux institutions pour les suppléer. Vieux réflexe pointé du doigt par les profs «qui ne sont pas là pour faire le travail des parents mais apprendre le leur aux enfants», peste Nathalie, professeur de Français dans un collège lillois. Pour elle, «il est grand temps de laisser l'instruction au corps enseignant et de restituer l'éducation aux familles».
Savoir dire non à son enfant
Mais les parents n'ont pas l'air de l'entendre de cette oreille puisque l'enquête Ipsos révèle que, face à leurs difficultés, ils demandent l'aide des pouvoirs publics, prioritairement en faveur de l'école. Au point de faire de celle-ci une thématique cruciale pour la prochaine élection présidentielle.
Ainsi, 58 % estiment que le programme des candidats à l'élection concernant les moyens alloués à l'école aura une influence primordiale sur leur vote. Ils sont aussi 72 % à considérer comme essentiel que les candidats prennent position sur la gestion de la violence à l'école.
Enfin, l'articulation entre vie professionnelle et vie familiale est citée comme un facteur favorisant la main sur l'éducation des enfants. 45 % des ménages considèrent comme essentiel que les candidats à l'élection présidentielle prennent position sur des aides permettant une meilleure conciliation entre ces deux sphères.
Et 96 % aimeraient voir les pouvoirs publics inciter les entreprises à prendre des mesures pour faciliter leur vie quotidienne (allongement de la durée du congé maternité, augmentation de la rémunération du congé parental, etc.).
«Les pouvoirs publics pourront prendre toutes les mesures qu'on veut, rien n'y fera si les parents ne revisitent pas leur relation avec leurs enfants, en reprenant leur rôle et en restaurant leur autorité, souligne Christine Perrault. La frustration n'est pas un sévice mais un apprentissage à respecter les règles. Dire non à un enfant, décider à sa place sans son avis, ce n'est pas risquer son désamour, comme le craignent tant de parents, c'est au contraire l'aider à apprendre à vivre dans un monde normé, avec ses contraintes sociales».
Par Delphine de Mallevoüe
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