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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 08/12/2010 : Le système éducatif français mal noté

Selon le classement OCDE des systèmes éducatifs, la France enregistre un résultat global «moyen» et le retard de l'Europe sur l'Asie s'accroît.

L'OCDE a rendu publics mardi les résultats d'une étude qu'elle a menée auprès de 470 000 élèves dans 65 pays. Le Programme International de Suivi des Acquis (Pisa) évalue tous les trois ans les capacités des jeunes âgés de 15 ans à utiliser leurs connaissances et compétences pour «relever les défis du monde réel». L'enquête s'est intéressée à trois domaines clés, la compréhension de l'écrit, les mathématiques et la culture scientifique. Les élèves ont notamment eu à répondre à des questions à choix multiples sur le sens d'un texte concernant l'éventuel danger des téléphones mobiles ou une pièce de théâtre.

 

À travers les résultats des élèves, c'est la performance des systèmes scolaires que l'on compare. Pisa est donc attendu avec angoisse par les politiques. La ministre de l'Éducation finlandaise n'a ainsi pas manqué de noter une évolution «inquiétante» alors que son pays descend à la troisième place après avoir caracolé en tête depuis 2000.

Progrès de l'Allemagne

Les premières marches du podium sont principalement occupées par les pays asiatiques. La Chine, Singapour, la Corée et le Japon connaissent de très bonnes performances, au même titre que le Canada ou la Nouvelle-Zélande. La province de Shanghaï, première du classement a obtenu d'excellents résultats en compréhension de l'écrit. Plus d'un quart des jeunes Chinois de cette région font aussi preuve d'une capacité de réflexion mathématique «poussée» pour résoudre des problèmes complexes contre seulement 3 % pour l'ensemble de l'OCDE !

 

Si la Finlande perd la première place qu'elle avait obtenue ces dernières années, ce n'est pas tant parce qu'elle fait moins bien mais surtout parce que les nouveaux pays entrés dans le classement sont plus performants. Reste que selon Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'OCDE, la Finlande «n'est pas le paradis». L'écart de 70 points entre les résultats des élèves natifs et ceux d'origine étrangère est l'un des plus importants. Les résultats de l'Europe sont contrastés. Si la Suède ou l'Irlande plongent dans le classement, l'Italie, l'Allemagne et le Portugal ont amélioré leurs performances. «L'Allemagne a augmenté ses exigences de recrutement et d'évaluation des professeurs. Ses chefs d'établissements bénéficient d'une importante autonomie. Elle a aussi décidé d'apporter une aide ciblée aux élèves en difficulté», explique Bernard Hugonnier. Les résultats de la France se situent quant à eux dans la moyenne. Avec 496 points en lecture, elle se place au 21e rang de l'ensemble des pays ayant pris part à l'étude. Ses résultats en mathématiques (22e) sont particulièrement décevants. Les élèves ont vu leurs résultats chuter de 14 points entre 2003 et 2009 : auparavant classée parmi les pays les plus performants, la France descend ainsi dans le groupe des «moyens».

Une élite qui reste «forte»

Ce résultat global «moyen», caractéristique de la plupart des pays développés, cache des réalités très différentes. Si la France se maintient à une place honorable, c'est grâce à son élite qui reste «forte» et grossit légèrement alors que parallèlement le nombre de ses élèves en échec scolaire a augmenté entre 2000 et 2009. Le système français, l'un des plus inégalitaires, fonctionne bien pour les meilleurs mais oublie les plus faibles. À l'inverse, un pays comme le Danemark, également jugé «moyen» en terme de performance scolaire a certes une élite plus faible mais peu d'élèves en échec scolaire.

 

Autre indication négative, les différences de milieu social expliquent en moyenne 22 % de la variation de performance des élèves contre 28 % pour la France. «En France, l'impact du niveau socio-économique des élèves sur les résultats scolaires est fort», selon Sophie Vayssettes, statisticienne de l'OCDE. En revanche, des pays ou régions comme Shanghaï, la Corée du Sud, la Finlande, Hongkong et le Canada sont plus équitables. Les élèves d'origine modeste ont plus de chance d'y obtenir de bons résultats.

 

 

 

Par Marie-Estelle Pech


08/12/2010
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