Revue de presse : Article dans Le Figaro du 09/02/2011 : Absentéisme des profs : la grogne des parents d'élèves
Ils se mobilisent contre un phénomène récurrent et plus fréquent à l'approche du week-end ou des vacances…
Il y a ces enfants de huit ans, qui ont vu défiler dix-huit enseignants en deux ans ; il y a ces lycéens de terminale, qui n'ont pas de professeur de philosophie depuis le mois de décembre. La polémique sur les absences des enseignants ressurgit régulièrement, mais elle prend désormais une tournure nouvelle : les quelque 50.000 postes supprimés depuis trois ans expliqueraient, selon les syndicats enseignants, les difficultés rencontrées par les chefs d'établissement pour pallier une absence.
Du côté du ministère, on met en avant le plan pour l'amélioration des remplacements développé par Luc Chatel à la rentrée 2010 : suppression du délai de carence qui laissait quatorze jours avant que le rectorat ne recherche un remplaçant, assouplissement des barrières administratives au remplacement par un enseignant d'une académie voisine… Selon la Rue de Grenelle, le vivier des remplaçants aurait été utilisé en décembre 2010 à 84%, contre 81,9% en 2009. Mais on murmure dans les couloirs du ministère qu'amplifier ce vivier ne servirait à rien, puisque les absences sont concentrées sur certaines périodes : «On sait déjà début septembre quels seront les pics d'absence de l'année scolaire, ironise un haut responsable, puisqu'on a le calendrier des vacances, et que cela se concentrera autour de ces dates…»
Un métier largement féminisé
De fait, les quelques chiffres disponibles ne présentent pas, si l'on excepte les congés maternité, nombreux dans un métier largement féminisé, le tableau d'une profession plus absentéiste que les autres : entre 3,4 et 5,8% de professeurs absents sur un jour donné, pour une moyenne nationale de 4,5% des salariés. Mais un audit révélé par le journal Le Monde en décembre 2009 soulignait que «55% des congés de 24 heures et 81% des congés de 48 heures ont lieu juste autour du week-end et suggèrent un léger potentiel de réduction». D'autant que les arrêts maladie augmentent au mois de mai. Or, les cas de professeurs qui appellent le matin pour prévenir qu'ils sont souffrants sont évidemment les plus difficiles à gérer.
Dans le secondaire, ces absences-là ne font l'objet d'un remplacement que dans 19% des cas. Pour Philippe Vrand, président de la PEEP, deuxième fédération de parents, «le problème n'est pas vraiment nouveau, mais il devient inquiétant, et il est logique que les parents, dans les régions les plus touchées par les baisses de postes, soient méfiants. Mais comme il est impossible d'obtenir des chiffres précis, nous sommes dans le flou. On peut juste dire que les parents d'élèves du privé semblent ne pas rencontrer ces difficultés».
Pour la fédération de parents, la solution serait dans le développement des prises en charge par les collègues. Ce qui implique une réflexion sur le temps de présence des enseignants dans les établissements ; ou comment traiter une question taboue en ébranlant un autre tabou.
Par Natacha Polony
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