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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 10/07/2011 : Qui sera touché par le nouveau calendrier scolaire

Luc Chatel envisage un raccourcissement des vacances d'été pour l'année scolaire 2013-2014.

• À quoi pourrait ressembler le nouveau calendrier scolaire ?

Selon les propositions du rapport sur les rythmes scolaires, l'année serait allongée de 2 semaines et composée de 5 périodes d'enseignement allant de 7 à 8 semaines. Les vacances de la Toussaint dureraient 2 semaines comme celles de Pâques, Noël et février. La durée des vacances d'été serait raccourcie et ne durerait plus que 6 semaines. Elles seraient alors soumises au zonage, et une plage commune serait mise en place du 13 juillet au 16 août. Pour tout le reste de l'année, les vacances resteraient réparties en zones, sauf à Noël.

 

• Les élèves vont-ils en tirer profit ?

Oui, selon l'Académie de médecine. Dans son rapport de 2008, elle démontre qu'une semaine de 4 jours s'accompagne d'une baisse de la performance et de la vigilance des élèves liée à la coupure du week-end. L'académie préconise donc une semaine de 4 jours et demi minimum. Grâce à la réduction des vacances estivales à 6 semaines qui permettrait un allongement de l'année scolaire, «la pression qui pèse sur les écoliers serait réduite», estime Valérie Marty de la Peep (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public).

 

• Les familles vont-elles pâtir de vacances plus courtes ?

Selon la Peep, la plupart des familles ne seraient pas formellement opposées au raccourcissement des vacances d'été. En revanche, pour Jean Latizeau de SOS Papa, association de pères divorcés, cette mesure jouerait en défaveur des parents divorcés, qui perdraient près d'une semaine partagée avec leurs enfants. Magali Le Carrérès d'Astuces Parents, réseau d'entraide pour les familles monoparentales, nuance toutefois le propos en rappelant que «les parents prennent rarement un mois entier de vacances». Les moments passés avec les grands-parents ou en colonies de vacances seraient davantage menacés.

 

• Les professionnels du tourisme vont-ils y perdre ?

La réduction de la durée des vacances estivales est un coup dur pour les professionnels du tourisme : la saison estivale représente la part la plus importante de leur chiffre d'affaires. Afin d'en profiter, ils défendent l'étalement et le découpage en trois zones sur une période large, idéalement du 15 juin au 15 août. Cela permettrait aux voyagistes de travailler plus longtemps. Pour le rythme scolaire en semaine, certains professionnels, ceux de la montagne notamment, voient dans la possibilité d'une demi-journée de cours le samedi une perte possible.

 

• Vers une semaine de quatre jours et demi ?

Xavier Darcos a décidé de supprimer le samedi matin travaillé en 2008. De fait, dans la majorité des écoles, aujourd'hui, les enfants ne travaillent plus que quatre jours par semaine. Entre autres opposants au projet, à l'époque, la Conférence des évêques de France aurait préféré que les cours soient maintenus le samedi, car pour 60% des jeunes catholiques la catéchèse se déroulait le mercredi matin.

La semaine de quatre jours et demi, avec le mercredi matin, est préconisée par les professionnels de l'enfance mais, sur le terrain, les conseils d'école composés des parents, professeurs et collectivités locales lui ont jusqu'à présent préféré la semaine de quatre jours. «C'est un sujet compliqué», a récemment reconnu le ministre. Pour le moment, c'est donc le statu quo qui prévaut.

 

• Les prix vont-ils augmenter ?

C'est ce que craint Frédéric Lefebvre, secrétaire d'État au Tourisme, si la durée des vacances estivales est trop réduite : «Si on rétrécit trop les périodes (de vacances), on provoquera des hausses de prix, qui font qu'un certain nombre d'enfants et de familles ne partiront pas en vacances», a-t-il déclaré sur France Info. Le fractionnement par zone des vacances d'été devrait cependant empêcher la hausse des prix grâce aux départs en vacances décalés. Arnaud Barey, cofondateur de Voyager-moins-cher.com, ajoute même qu'avec le zonage, «le remplissage des circuits touristiques ne serait pas complet et les voyagistes ne pourraient donc pas facturer les mêmes prix.»

 

• Quel coût pour les collectivités ?

La possible réforme du rythme scolaire entraînera «forcément une augmentation du coût pour les collectivités territoriales», selon Jacques Pelissard, président de l'Association des maires de France (AMF), qui se dit néanmoins «favorable» au projet. La question de l'accompagnement des enfants reste prioritaire pour les communes. En effet, moins d'heures de cours entraîne plus de temps de garderie ou d'activité sportive, ce qui s'accompagne d'embauches supplémentaires. Moins de vacances d'été signifie une augmentation des heures de cantine. Toujours selon M. Pelissard, il apparaît «souhaitable» d'avoir des «partenariats publics ou privés» afin d'amortir les futures dépenses.

 

• Ce que la réforme changerait pour les enseignants ?

Un raccourcissement des vacances scolaires entraînerait mécaniquement un accroissement du temps travaillé pour les enseignants. Possibilité à laquelle les syndicats enseignants FSU et SE-Unsa sont rétifs si elle ne s'accompagne pas d'une revalorisation des salaires. Autre alternative : les enseignants travailleraient plus de jours par an pour un nombre d'heures inchangé. Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, juge un tel «rééquilibrage tout à fait tolérable».

 

Par Marie-Estelle Pech



11/07/2011
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