Revue de presse : Article dans Le Figaro du 09/07/2010 : Chatel prépare une rentrée scolaire de réformes
Le ministre de l'Éducation nationale préfère se concentrer sur les réformes que sur les grèves qui s'annoncent dès la première semaine.
«Une grève la première semaine de la rentrée, ça n'est pas banal», convient Luc Chatel. Même interprofessionnelle, la journée d'action prévue le 7 septembre devrait marquer la rentrée 2010; et le contexte de la réforme des retraites pèsera sans doute autant que les 16.000 nouvelles suppressions de postes annoncées cette semaine par le ministre du Budget pour 2011. Depuis quelques années, elles ont acquis le statut de «marronnier» de la rentrée. Mais, promet le ministre, «elles ne se feront pas à la hache. Nous faisons jouer la subsidiarité en confiant aux recteurs le soin de déterminer sur le terrain les leviers sur lesquels on peut jouer». Pas question, donc, d'annoncer d'en haut, et par avance, où se feront les économies. Et pas de catégorie précise qui pourrait se mobiliser, Rased ou professeurs bénéficiant de décharge statutaire: «Il n'y aura aucune consigne nationale.»
Luc Chatel préfère se concentrer sur les réformes. Celles dont il a hérité et qui se mettront en place à la rentrée, réforme des lycées et «masterisation» (la fameuse réforme de la formation des enseignants qui devrait voir les jeunes reçus aux concours arriver directement devant les classes en septembre); et celles qui constituent le bilan de l'année 2009-2010, états généraux de la sécurité, et leur déclinaison en mesures concrètes, comité de pilotage sur les rythmes scolaires -sujet qui devrait donner lieu à un voyage au Danemark à la rentrée pour observer ce qui se fait en la matière-, ou plan de lutte contre l'illettrisme, avec la prochaine nomination des coordinateurs académiques chargés de conduire les actions.
Dessiner l'école de demain
Mais pour préparer sa deuxième rentrée, le ministre s'attache surtout à dessiner ce que doit être l'école de demain. «L'Éducation nationale est organisée de la même manière qu'au début des années 1980, plaide-t-il, et l'on s'étonne que 120 000 élèves sortent chaque année du système sans rien.» Autonomie et personnalisation seront donc les maîtres mots de 2010-2011. À travers l'entrée en vigueur de la réforme du lycée, d'une part, mais aussi à travers le programme «Clair» (pour «collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite»), qui doit peu à peu se substituer à l'éducation prioritaire.
Le principe: une centaine d'établissements expérimentaux qui gagnent en autonomie, notamment par la possibilité accordée aux chefs d'établissements de recruter eux-mêmes leurs équipes sur des postes à profil. «Nous sommes dans une année de transition, et l'annonce a été faite un peu tard, explique Luc Chatel. Il n'y aura donc que 10% des postes soumis au mouvement dans ces établissements qui seront concernés. Mais ce n'est qu'un début.» Car le bouleversement à venir est là, dans un nouveau mode d'organisation qui implique l'évaluation des pratiques.
«Transition» est un mot qui revient souvent dans la bouche du ministre de l'Éducation nationale. Une façon, peut-être, de faire mentir ceux qui, justement, le qualifiaient à son arrivée de «ministre de transition». «Je pressens qu'en 2012, il y aura un grand débat sur l'école», lâche Luc Chatel, qui veut montrer qu'il y apportera sa contribution. «Personne n'est jamais sûr de rien, ajoute-t-il, mais j'ai le sentiment que ma mission n'est pas achevée.»
Par Natacha Polony
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