Revue de presse : Article dans Le Figaro du 10/01/2011 : Rythmes scolaires : le casse-tête de la commission
La question du raccourcissement des vacances d'été est au cœur de la plupart des auditions menées par la commission depuis trois mois.
Augmenter le nombre de jours de classe par semaine à l'école primaire et le nombre de semaines de classe dans l'année et raccourcir les grandes vacances : telles sont les trois propositions qui semblent faire consensus, à lire les dizaines d'auditions menées par la commission sur les rythmes scolaires depuis trois mois. Le comité de pilotage de la conférence installée par le ministre en juin dernier doit rendre «une synthèse» des auditions menées avant fin janvier, avant d'entamer de nouvelles réflexions et consultations «jusqu'à fin avril 2011». Le comité rendra ses arbitrages en «mai-juin 2011». Des décisions seront prises «au début de l'été 2011, mais ne s'appliqueront pas avant la rentrée 2013», a récemment précisé Luc Chatel.
Une journée jugée trop longue
La mise en pratique d'un changement des rythmes s'annonce périlleuse, tant les intérêts divergent d'un interlocuteur à l'autre. À travers l'enjeu des rythmes scolaires, ce sont en effet ceux de la société tout entière que l'on remet en cause. Ils concernent les enfants, les parents, les enseignants, les collectivités territoriales, les associations de loisirs, les entreprises, le tourisme. Tous sont d'accord pour considérer que la journée scolaire est trop longue avec un trop grand nombre d'heures de cours sur un temps ramassé, notamment en primaire. Inévitablement, les programmes scolaires ne sont pas achevés et les enfants sont fatigués.
La question du raccourcissement des vacances d'été est au cœur de la plupart des interventions. L'industrie du tourisme souhaiterait, dans ce cas, qu'un «zonage» soit mis place pour étaler les vacances. Ces professionnels sont favorables à une amplitude comprise entre dix et douze semaines. Une première zone pourrait, par exemple, partir le 23 juin en vacances et la dernière rentrer le 7 septembre. «Si les vacances d'été étaient raccourcies, il faudrait néanmoins maintenir cette amplitude pour des raisons purement économiques», fait observer le Conseil national du tourisme. Ce zonage permettrait «moins de pression sur les tarifs de séjours», une «moindre pollution», «une plus large ouverture des commerces saisonniers», «une amélioration de la sécurité routière», affirme l'institution. Dans les rectorats, les personnes ayant participé aux débats - parents, enseignants, collectivités locales - sont divisées. Les enseignants tiennent à faire savoir qu'ils ne disposent pas de deux mois de vacances car une partie de cette période est consacrée aux corrections d'examen et à la préparation de l'année suivante. Une majorité d'interlocuteurs semble toutefois se prononcer pour un raccourcissement de deux semaines, l'une en juillet, l'autre en août, dit-on, par exemple dans l'académie de Versailles. Les possibilités d'utilisation du temps dégagé diffèrent : allonger les vacances de la Toussaint ou celles de Noël est la principale proposition de l'académie d'Aix-Marseille. Celle d'Orléans-Tours estime quant à elle, dans la synthèse de ses débats, que raccourcir les grandes vacances permettrait de «réduire la journée et de donner aux élèves un temps de travail personnel, d'activités personnelles ou d'aide personnalisée».
Par Marie-Estelle Pech
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