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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 10/04/2012 : Premier bain de soleil pour des «enfants de la lune»

Ces enfants atteints d'une maladie rare les empêchant de sortir en plein jour sans protection pourront bientôt profiter du soleil grâce à un casque les protégeant des rayons UV, actuellement à l'essai en France.
Dix-sept «enfants de la lune», souffrant d'une maladie orpheline interdisant toute exposition aux UV, ont passé dimanche à Saint-Cyr (Vienne) leur première journée équipés d'un prototype de casque à visière transparente les protégeant totalement des rayons solaires.

 

Ce casque, ventilé et équipé d'un plastron, «protège les yeux et la peau du visage» et «va leur permettre de passer à un mode de vie» plus normal, explique François Grosvalet, père d'Olympe, une fillette de 3 ans souffrant de Xeroderma pigmentosum, une maladie génétique rare (de 60 à 70 cas en France, environ 10.000 dans le monde) qui provoque des cancers de la peau.

 

Extrêmement sensibles à la lumière du soleil, les «enfants de la lune» ne peuvent sortir sans protection que la nuit, d'où leur surnom. «En plein jour, ils doivent être équipés d'une combinaison et d'un masque de ski», tenue totalement «antisociale», explique ce papa.

Premier test pour «une seconde naissance»

Dimanche, munis de leur casque dessinés par l'agence Balak design (rose pour les filles, bleu pour les garçons) et en plein soleil, ces 17 enfants de 3 à 18 ans ont pour la première fois pu s'initier au bateau ou au golf sur la base de loisirs de Saint-Cyr. «Ils vont pouvoir voir et être vus» en plein jour. «C'est une seconde naissance», s'est réjoui François Grosvalet.

 

Ces prototypes sont le fruit d'un projet initié il y a un an et demi et élaboré au centre régional d'innovation et de transfert de technologie (CRITT) de Châtellerault (Vienne). «On a lancé ce projet en proposant un cahier des charges précis» (contraintes techniques, ventilation, esthétique…), explique la mère d'Olympe, Émilie Giret, maître de conférences à la faculté des sciences du sport de Poitiers. Avant, aucun dispositif de ce type n'existait, la maladie étant «trop rare pour que les industriels s'y intéressent», déplore-t-elle.

 

D'une enveloppe globale de 80 à 100.000 euros, le projet a été piloté par Florent Hyafil, étudiant en Master d'ingénierie de la rééducation, du handicap et de la performance motrice à Poitiers. «Pour l'instant, nous en sommes à un travail artisanal», reconnaît-il. Mais le casque, qui va être testé les trois prochains mois en condition réelle par les enfants, devrait être homologué «équipement de protection individuelle» (EPI) courant 2013, «ce qui permettra d'équiper les enfants français», espère Florent Hyafil. Et avec la certification médicale en 2014-2015, «on pourra équiper alors les enfants dans le monde entier», estime-t-il.

 

(Avec AFP)



11/04/2012
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