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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 11/10/2011 : Les jolies colonies de vacances ont-elles du plomb dans l'aile ?

Le Conseil d'État a jugé que les moniteurs avaient droit à un repos quotidien de 11 heures, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Cette décision pourrait faire sérieusement augmenter le prix des séjours.

«Merci papa, merci maman ...» Tous les quinquas connaissent ce refrain. Mais les jolies colonies de vacances chères à Pierre Perret auraient-elles du plomb dans l'aile ? Elles avaient déjà dû s'adapter en enrichissant leurs catalogues de mille et une activités nouvelles pour continuer à séduire des générations d'enfants férus de rafting, de cheval, de surf ou de golf.

 

Pis, elles avaient dû convaincre des parents rêvant désormais de faire rimer les loisirs de leurs bambins avec apprentissage, culture et séjours linguistiques de haut vol. L'apprentissage du russe plutôt que celle du jeu de pistes et du macramé !

 

Le Conseil d'État qui a jugé lundi que les moniteurs de colonies de vacances avaient droit à un repos quotidien de 11 heures vient encore de compliquer la situation. Désormais, elles pourraient donc être victimes d'un droit du travail nouveau qui pousserait les organisateurs à augmenter le prix des séjours. Nouveau coup dur donc à l'égard du modèle des vacances à la française des années 1960...

 

D'ici 15 jours, les règles du jeu devraient avoir changé. Alors que les vacances de la Toussaint et celles de Noël se profilent, les parents pourraient devoir payer plus cher les colonies de vacances de leurs enfants.

Une augmentation de 15 à 20 % des prix des colos

Cette réforme est souhaitée depuis 2007 par le syndicat Solidaire Isère qui dénonce «l'exploitation éhontée, 24 heures sur 24» des jeunes «monos», l'union syndicale réclame 11 heures de repos consécutifs pour les moniteurs.

 

«Tant que de nouvelles dispositions dérogatoires, compatibles avec le droit de l'UE, ne sont pas adoptées, les moniteurs de colonies de vacances ont droit à un repos quotidien de 11 heures consécutives», a reconnu le Conseil d'Etat.

 

Mère de 3 enfants, Marie ne comprend pas cette décision : «Franchement, les séjours de vacances sont déjà très onéreux. Ils ne durent rarement plus de 15 jours et, à 20 ans, un animateur doit bien pouvoir tenir le choc en travaillant 24 heures sur 24 avec les enfants» martèle-t-elle. Dans les faits, les associations et fédérations de centres de vacances tablent donc sur une augmentation de 15 à 20% du prix des séjours. «Quand on a plusieurs enfants, cette augmentation sera vraiment significative», précisent-elles.

Une équipe de nuit

Dans les faits, pour mettre en pratique cette décision du Conseil d'Etat, les organisateurs de colonies de vacances n'ont pas d'autres solutions que de recruter une équipe de moniteurs de nuit, chargée de veiller sur les enfants à partir du coucher.

 

Pas simple à gérer. Pour Françoise, 52 ans, psychologue qui a géré des colos comme directrice toute sa vie, «cette mesure ne sera pas facilement gérable tant elle rompt avec les pratiques actuelles».

 

Quoi qu'il en soit, les organisateurs de colo n'ont plus que 15 jours pour imaginer une nouvelle organisation, inventer des roulements d'équipe et surtout embaucher de nouveaux moniteurs.

 

Par Christine Ducros



11/10/2011
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