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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 12/07/2012 : Plus de 20.000 enfants handicapés sans école

Alors que le ministre de l'Éducation veut faire de l'accompagnement des enfants handicapés un « vrai métier », un rapport du Sénat constate que 20.000 enfants sont actuellement sans solution de scolarisation.

Quelque 1500 auxiliaires de vie scolaire individualisés (AVSi) seront recrutés pour la rentrée prochaine, a annoncé le 4 juillet le premier ministre dans son discours de politique générale. De son côté, Vincent Peillon a affirmé à plusieurs reprises vouloir faire de l'accompagnement des enfants handicapés «un vrai métier».

 

Quant à Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, elle a indiqué qu'elle ferait «dès l'automne» des propositions en ce sens. «Il faut définir un niveau de recrutement, donner une véritable formation et fixer un statut qui doit être pérennisé», a-t-elle expliqué le 10 juillet.

 

Il faudra pour cela clarifier les choses dans le monde complexe et divers de l'accompagnement des élèves handicapés.

 

On compte à ce jour plus de 21.000 AVSi. Ils peuvent être recrutés sous deux statuts : celui de contrat «aidé», contrat précaire de 6 mois renouvelable sur deux ans maximum (12.000 personnes), et celui d'assistant d'éducation, CDD de trois ans, renouvelable deux fois (9.000 personnes). Le niveau bac est requis uniquement pour les seconds, qui attirent majoritairement les étudiants. Les premiers, peu diplômés, ont généralement connu d'importantes difficultés d'insertion professionnelle.

Accompagner les enfants en milieu ordinaire

Ces deux populations suivent une formation identique (60 heures) et exercent le même métier : l'accompagnement des élèves, de la maternelle au lycée, en milieu ordinaire. Elles assurent trois missions : l'accompagnement des élèves dans les actes de la vie quotidienne (comme le lever et le coucher du jeune enfant en maternelle), dans l'accès aux apprentissages, et dans les activités de la vie sociale et relationnelle.

 

S'ajoutent à cela les assistants de scolarisation, les «Asco» (qui sont aussi des assistants d'éducation), appelés à s'occuper de plusieurs enfants, de manière mutualisée. Ce métier, créé il y a un an, compte 2.000 personnes. Un prochain décret organisera la répartition des fonctions des AVSi et des assistants de scolarisation.

Formations spécialisées pour les enseignants

Tout le monde s'accorde à dire que ce monde d'accompagnants joue un rôle déterminant dans la scolarisation des enfants en situation de handicap.

 

Selon un rapport du Sénat publié le 4 juillet, le nombre d'enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire a augmenté d'un tiers depuis 2006. Ils sont aujourd'hui 210.000 (130.000 dans le premier degré et 90.000 dans le second degré), sur 6,7 millions d'élèves. «Le nombre d'élèves handicapés accompagnés par un AVSi a connu un très fort développement entre 2005 et 2011 (+232 %)», indique le rapport, tout en pointant des «AVSi insuffisamment formés et recrutés sur des contrats précaires».

 

Le rapport fait aussi état du chiffre inquiétant de «20.000 enfants handicapés sans solution de scolarisation». Les trois quarts d'entre eux sont placés dans établissements médico-sociaux, ces derniers n'ayant pas systématiquement de pont avec le système scolaire. «Il leur est proposé une solution éducative et non pas de scolarisation», explique Nelly Paulet, en charge de la problématique du handicap à l'Unsa. «Ces chiffres ne disent pas de quels handicaps souffrent ces enfants, ni pourquoi il n'y a pas de partenariat avec l'éducation nationale.»

 

Restent donc 5.000 enfants qui vivent avec leurs parents et sont dans l'attente de solution. Parce que les capacités d'accueil sont insuffisantes ? Ou que les parents n'adhèrent pas aux préconisations des MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées) ? Le rapport ne le dit pas. Un diagnostic s'impose.

 

«Parallèlement à la réflexion sur le métier d'accompagnant, il faut également promouvoir davantage de formations spécialisées pour les enseignants, psychologues, principaux et directeurs de collèges et lycées», conclut Nelly Paulet.

 

Par Caroline Beyer


13/07/2012
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