Revue de presse : Article dans Le Figaro du 12/10/2010 : Retraites : la mobilisation s'accentue contre la réforme
Même si les chiffres divergent - 1,2 contre 3,5 millions de manifestants -, ministère de l'Intérieur et syndicats s'accordent sur le fait que la mobilisation est la plus importante depuis le début du conflit.
Satisfecit syndical après la 4e journée d'action contre les retraites. La CFDT, annonce le nombre de 3,5 millions de manifestants. Un record depuis le début du mouvement. Un chiffre confirmé par la CGT qui parle de «mouvement exceptionnel». Les autorités parlent de record également, puisque selon le ministère de l'Intérieur, le pays a vu 1,23 million de manifestants défiler dans les rues contre 997.000 le 23 septembre.
Selon les chiffres en provenance de province où les salariés ont défilé, le cortège toulousain aurait atteint 145.000 personnes d'après les organisateurs, soit davantage que les 125.000 personnes recensées par les syndicats le 23 septembre dernier. La préfecture en recensait, elle, 30.000. Une nouvelle manifestation intersyndicale est prévue jeudi dans la ville Rose. A Marseille les syndicats ont dénombré 230.000 manifestants mais la police seulement 24.500. A Rennes, 60.000 personnes ont défilé, selon l'intersyndicale, 22.000 selon la police. C'est la plus grosse mobilisation dans cette ville depuis 2006. A Lyon, le cortège réunissait 45.000 personnes d'après les syndicats, tandis que la police en dénombrait 18.500. Le défilé lyonnais comptait de très nombreux lycéens, qui doivent se retrouver jeudi en assemblées générales pour décider de la suite à donner à leur mouvement. A Grenoble, les chiffres sont en hausse par rapport à la mobilisation du 23 septembre. Entre 14.000 personnes selon la police et 72.000 selon les syndicats, ont défilé contre la réforme des retraites. A Bordeaux, entre 35.000 personnes selon la police et 130.000 selon les syndicats ont manifesté . La mobilisation s'est maintenue à un niveau élevé dans la métropole régionale après les 31.500 à 130.000 personnes constatées le 2 octobre, et les 37.000 à 120.000 manifestants du 23 septembre. Des défilés intersyndicaux étaient également organisées dans de nombreuses villes de la région, notamment à Pau avec 15.400 personnes pour la police, 22.000 selon les syndicats, à Agen, où les manifestants étaient 4.200 selon la police et 9.700 d'après les organisateurs, ainsi qu'à Mont-de-Marsan, où ont défilé entre 4.500 à 7.000 personnes.
La manifestation parisienne a débuté un peu avant 14 heures à Montparnasse. Selon les premières estimations de la préfecture de police, 65.000 personnes se sont jointes au cortège, plus que le 23 septembre dernier et un journaliste de l'AFP soulignait la présence accrue de jeunes «venus par milliers». Vers 16 heures, le chiffre de 330.000 manifestants était compatbilisé par les syndicats.
Au Sénat, les débats ont été suspendus pendant trente minutes pour permettre aux élus de gauche de manifester.
Reconduction à la RATP
Dans les entreprises, le mouvement est globalement assez suivi dans les transports. De nombreux vols ont été annulés dans les aéroports, notamment parisiens. Conformément aux prévisions de la Direction générale de l'aviation civile, 30% des vols sont annulés à Roissy et un vol sur deux ne quittent pas Orly.
Surtout, la direction de la SNCFa recensé davantage de grévistes que le 23 septembre. Dans un communiqué elle annonce 40% de salariés mobilisés, contre 37% lors de la précédente grève. Selon la CGT-cheminots, le taux de grévistes atteindrait même 53,75%. Le syndicat avait compté 49% de grévistes le 23 septembre.
Le trafic de la RATP est en revanche meilleur que prévu. Une douzaine de lignes de métro fonctionnent normalement ou quasi-normalement. Quant aux lignes de RER, seuls les passagers de la ligne B subissent un trafic très perturbé (un train sur cinq). Le trafic de la ligne A est cependant assuré à 80%. La direction de la régie parisienne annonce un taux de grévistes proche de celui du 23 septembre, à 17% au lieu de 16%. Les assemblées générales ont en cependant largement voté la reconduction de la grève pour demain mercredi.
Selon l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), 75% des réseaux de transports urbains de voyageurs fonctionnent à plus de 50%, contre 81% le 23 septembre.
Arrêt de raffineries
Onze des douze raffineries de France métropolitaine sont en grève, reconductible dans la plupart des cas.Selon des sources syndicales et patronales, il s'agit des six usines du groupe Total, ainsi que deux autres raffineries situées sur l'étang de Berre (sud-est) et une autre près de Rouen (ouest).Chez le pétrolier Total, les salariés de l'usine de Donges en Loire-Atlantique et de Grandpuits en Seine-et-Marne sont même en cours d'arrêt. Une graduation par rapport aux précédentes journées d'action où seules les livraisons avaient été bloquées.
Dans le secteur de l'énergie, la direction d'EDF a relevé mardi 17,9% de grévistes à la mi-journée contre 18,1% lors de la journée d'action du 23 septembre dernier. La CGT-énergie a annoncé que la baisse de charge dans les centrales nucléaires avait atteint, en raison des grèves, 8 500 mégawatts d'électricité, ramenant la production totale à 54.000 mégawatts. En comparaison, la consommation d'électricité en France avait baissé de 2 200 mégawatts selon Patrick Larradet, administrateur CFDT du Réseau du Transport d'Electricité (RTE). Chez ErDF, la filiale de distribution d'EDF, la direction ne constatait «pas de coupure de courant» mardi et indiquait un taux de grévistes de 22,35%, la région la plus mobilisée (31,7%) étant le «Centre-Auvergne-Limousin».
Dans la rade de Marseille, 85 navires sont en attente, dont 56 pétroliers et 29 bateaux de marchandises, en raison du mouvement qui affecte toutes les activités du port. Le trafic passagers est pour l'instant maintenu, mais pas dans les conditions d'accueil habituelles, a précisé une porte-parole du port. La CGT Ports et Docks a lancé un appel à la grève reconductible dans tous les ports de France à partir de ce mardi dans tous les secteurs.
La Tour Eiffel fermée
En début d'après-midi, la grève d'une partie du personnel de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete) a obligé la direction à fermer le site.
A La Poste, la direction annonçait ce mardi en fin de journée un taux de grévistes de 18,13%, similaire à celui du 23 septembre, mais inférieur à la mobilisation du 7 septembre dernier (22%). Le syndicat Sud-PTT espèrait 30% de grévistes. Chez France Télécom, la direction annonce 25,46% de personnel en grève, contre 26,9% le 23 septembre.
Dans l'ensemble de la fonction publique, les grévistes étaient 19,20% contre 19,77% le 23 septembre, selon les estimations fournies par la ministère du Travail.
L'Education nationale fortement perturbée
Entre grève des professeurs et blocage des lycées par les élèves, l'Education nationaleest l'un des secteurs les plus perturbés par la grogne sociale contre la réforme des retraites. Plus de 300 lycées étaient perturbés par des manifestations, soit 6,9% des 4302 lycées du pays. Selon le ministère de l'Education nationale, 90 d'entre eux étaient bloqués. A la mi-journée, l'Union nationale lycéenne (UNL) évoque le chiffre de 400 lycées mobilisés. Quant aux enseignants, ils étaient 22,13% selon le ministère à se mobiliser. Les syndicats ont quant à eux dénombré plus de 45% de grévistes, soit autant que le 23 septembre.
Par Anne-Hélène Pommier
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