Revue de presse : Article dans Le Figaro du 13/12/2011 : L'information sur les jeux vidéo améliorée en magasin
Des grandes enseignes de distribution ont signé une charte avec le secrétariat d'État à la Famille pour mieux expliquer la signalétique européenne PEGI, encore trop méconnue par les parents.
Alors que de nombreux enfants et adolescents s'apprêtent à recevoir un jeu vidéo pour Noël, le secrétariat d'État à la Famille s'alarme du manque de connaissance des parents sur ce loisir, en dépit des initiatives prises par l'industrie pour mieux les guider dans leur choix. «Plus d'un parent sur deux ne parlent jamais ou seulement parfois des jeux vidéo avec leurs enfants, et 86 % des parents disent ignorer la signalétique PEGI» qui indique l'âge minimum recommandé sur chaque boîtier, indique la secrétaire d'État Claude Greff.
Par conséquent, 52 % des adolescents ont déjà joué à un jeu qui n'était pas adapté à leur âge, selon les chiffres du gouvernement. Car si l'essentiel de la production vidéoludique est tout public, les grands titres actuels comme Call of Duty : Modern Warfare 3, Uncharted 3, Assassin's Creed : Revelations ou Skyrim sont tous destinés à un public adulte. Un fait dont les parents n'ont pas toujours conscience.
«L'enfant acceptera d'autant mieux les limites qui lui sont posées s'il a le sentiment qu'elles émanent de parents qui savent de quoi ils parlent et qui connaissent les jeux auxquels il joue», plaide Claude Greff, qui invite les parents à jouer avec leurs enfants et à ne «surtout pas s'exclure de ce loisir». Pour les y aider, le secrétariat d'État à la famille a signé ce mardi une charte avec les éditeurs de jeux vidéo et de grandes enseignes de distribution pour améliorer l'information dans les points de vente.
Faire respecter les recommandations du PEGI en magasin
Le texte vise essentiellement à mieux faire connaître la norme européenne PEGI, système de classification affiché sur les boîtiers, ainsi que le site Pedagojeux. Lancé fin 2008 avec l'aide de l'industrie et de l'État, Pedagojeux vise à informer les parents sur le contenu des titres que leurs enfants leur réclame sans diaboliser ce loisir. Outre l'aide au choix d'un jeu adapté à l'âge de son enfant, Pedagojeux aborde la question de la violence, des temps de jeux excessifs, mais aussi des métiers du jeux vidéo. Le PEGI se compose quant à lui de plusieurs pictogrammes : l'un indique l'âge minimum recommandé, s'échelonnant de 3 à 18 ans, et les autres spéficient si le titre comporte de la violence, du sexe, de la drogue, du langage vulgaire etc.
Les signataires de la charte du secrétariat d'État à la famille s'engagent à «mettre en évidence, de façon permanente et aisément accessible» dans le rayon concerné mais également en caisse «une explication claire et détaillée de la signalétique PEGI» et «la mise en avant du site d'information Pedagojeux». En outre, les vendeurs des rayons jeux vidéo subiront une formation obligatoire pour faire connaître ces deux initiatives, rappeler l'existence de systèmes de contrôle parental sur les consoles, et souligner «l'importance du respect de la classification PEGI» auprès de leurs clients.
Le secrétariat d'État à la Famille souhaite en effet que les distributeurs signataires fassent «respecter les recommandations d'âge» et «fassent des efforts raisonnables pour s'assurer que les jeux vidéo ne soient pas fournis à des personnes en dessous de l'âge spécifié». En clair, qu'un adolescent ne reparte pas d'un magasin avec son exemplaire du dernier Call of Duty, classé 18 + par le PEGI. Une intention louable mais difficilement applicable, le PEGI émettant une recommandation, et non une interdiction de vente en dessous d'un certain âge.
De nombreuses enseignes absentes du dispositif
Les grandes surfaces signataires s'engagent également à ne pas diffuser sur les lieux de vente des bandes annonces de jeux vidéo contenant des images violentes ou pouvant choquer les plus jeunes. Afin de permettre la publicité des jeux classés 16 ou 18 +, le SELL, syndicat des éditeurs de jeu vidéo, mettra à la disposition des distributeurs des bandes annonces expurgés de ces contenus licencieux «lorsque cela sera possible». De même, les bornes de démonstration présentes en magasin seront l'objet «d'une attention particulière». Cet ensemble de mesures sera accompagné de la diffusion d'un spot publicitaire diffusé à la télévision, dans les magasins et sur les sites internet des enseignes concernées.
Le dispositif du secrétariat d'État souffre néanmoins du faible nombre de signataires. Sur l'ensemble de la grande distribution, seuls Carrefour et Auchan s'engagent à améliorer l'information en magasin. Côté enseignes spécialisés, la Fnac, Boulanger, et Game ont signé la charte, laissant le champ libre à Virgin, Micromania mais aussi aux sites Internet comme Amazon. Consciente de cette faiblesse, Claude Greff appelle «tous les autres acteurs, notamment les sites Internet spécialisés dans la vente de jeux, à nous rejoindre dans cette démarche».
Par Chloé Woitier
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