ALPE74140

ALPE74140

Revue de presse : Article dans Le Figaro du 17/06/2011 : Moins de suppressions de fonctionnaires en 2012

Matignon a envoyé aux ministères les lettres fixant leur budget l'an prochain. Les suppressions de postes seront moins nombreuses que prévu… car celles de 2011 dépasseront au contraire les anticipations. 

Le budget 2012 de l'État se précise. Les arbitrages ont eu lieu coté dépenses. Les ministères recevront ce matin, au plus tard, de la part de Matignon, les « lettres plafonds» qui fixent leur budget. Le cru 2012 est particulier. L'an passé, les parlementaires ont adopté la loi pluriannuelle qui a fixé les dépenses des ministères 2011-2013. Les lettres plafonds de 2012 procèdent donc à de simples ajustements par rapport à cette feuille de route.

 

Le plus important d'entre eux concerne les effectifs. Environ 30 500 postes disparaîtront en 2012, au lieu des 32 992 prévus en loi pluriannuelle. Cet écart n'est pas dû à un relâchement sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais à un jeu de vases communicants. «Les mères de trois enfants et plus se précipitent à la retraite cette année pour profiter des avantages que la réforme va supprimer. Il y aura ainsi davantage de départs à la retraite que prévu en 2011 et, par contrecoup, moins en 2012», explique une source gouvernementale.

 

Pour respecter au plus près l'objectif du «un sur deux», les suppressions de postes sont adaptées en conséquence : il y en aura moins que prévu en 2012 mais davantage en 2011 (quelques centaines de plus par rapport à l'objectif initial de 31 638). Comme cette année, la Recherche et la Justice seront, en 2012, les seuls ministères épargnés par les baisses d'emploi - la Justice gagnera même 500 postes. L'Éducation nationale et le ministère de l'Intérieur respecteront une nouvelle fois ce «un sur deux» l'an prochain, malgré les grincements de dents. Les suppressions de postes à l'Éducation devraient être du même acabit qu'en 2011 (16 000 environ). La réforme du bac pro, qui élimine une année d'étude, aidera à atteindre l'objectif. Et il existerait des marges pour réduire des postes sans fermer de classe dans le primaire. Mais les décisions exactes restent à finaliser sur ce point.

Recul inédit de la masse salariale 

Au total, avec la baisse des effectifs et le gel du point d'indice (qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires), la masse salariale de l'État devrait diminuer de 0,25 % en 2012. «Une première historique», se réjouit une source gouvernementale.

 

Le gouvernement a aussi procédé à des réallocations, par rapport à la loi pluriannuelle, sur les budgets des ministères. Mais pour des montants faibles : 700 millions, sur les 291 milliards de budget des ministères. L'Éducation recevra l'an prochain 150 millions de plus que prévu, notamment pour l'amélioration de l'accueil des enfants handicapés ; l'Écologie, 160 millions pour faire face au retard de l'éco-taxe poids lourds ; l'Emploi, 150 millions pour les emplois aidés supplémentaires annoncés ; la Défense, 100 millions pour faire face à la hausse du coût des carburants ; la Culture et l'Intérieur de 50 millions chacun. Ces rallonges seront compensées par des économies ailleurs. «La réforme de l'État et les mesures prises en 2010 montent en puissance. Il ne sera pas nécessaire pour 2012 de prendre des décisions drastiques», assure-t-on au gouvernement. Grâce à ces économies, les engagements sur les dépenses de l'État (hausse limitée à l'inflation pour le total, gel pour les dépenses de l'État hors charge de la dette et de pensions de retraite) seraient tenus. L'épure de la loi pluriannuelle est respectée, avec une bonne moitié des budgets des ministères stagnant ou baissant.

 

Reste à trancher, à la rentrée, sur les recettes. Le gouvernement devra alors se monter aussi rigoureux sur les niches et réaliste sur la croissance économique.

 
 
Par Cécile Crouzel



0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 103 autres membres