Revue de presse: Article dans Le Figaro du 23/11/2010 :Radiographie de la violence scolaire
Les atteintes physiques ont diminué au collège et au lycée, augmenté à l'école.
La violence scolaire a légèrement augmenté en 2009-2010, passant de 10,5 incidents déclarés pour 1000 élèves à 11,2. Selon l'enquête Sivis, mise en place depuis 2007 par le ministère de l'Éducation nationale et menée auprès d'un échantillon de 950 établissements, la part des violences physiques a néanmoins diminué. Elles sont passées de 4,21 pour 1000 élèves en 2007-2008 à 3,41. Cette baisse générale n'est cependant valable que pour les lycées professionnels et les collèges. Elle augmente légèrement dans les lycées d'enseignement général et technologique. Dans les lycées professionnels, c'est la part des violences verbales qui augmente tandis que dans les collèges les atteintes à la sécurité grimpent. Les atteintes aux personnes représentent 76 % des incidents déclarés, devant la violence verbale (38 %) et la violence physique (30 %).
Défaut majeur de cette enquête, la seule désormais produite par le ministère de l'Éducation nationale, elle ne propose que des statistiques et non des chiffres bruts, ce qui rend la comparaison difficile avec les années précédentes. Elle se concentre par ailleurs exclusivement sur les actes «les plus graves», notamment lors de violences entre élèves, et passe donc des faits sous silence. En voici les principaux enseignements.
Les enseignants davantage victimes
Les adultes sont de plus en plus ciblés par les agressions verbales, et plus rarement physiques, des collégiens et des lycéens. La part des personnels victimes «augmente légèrement mais significativement» . Elle passe de 50 % en 2007-2008, à 53 % l'an dernier alors que celle des élèves diminue. Forcément davantage en contact avec les élèves, les enseignants représentent 63 % des victimes parmi le personnel, très loin devant les surveillants (19 %), les personnels de direction ou le personnel médical et social.
Un incident grave sur dix comporte l'introduction d'un objet dangereux
En 2009-2010, les objets dangereux (coupants, contondants, toxiques, explosifs) ou les armes blanches ont concerné 11 % des incidents déclarés. Plus de la moitié des violences utilisant une arme se sont traduites par des agressions physiques, le reste étant composé d'atteintes aux biens ou à la sécurité. Les incidents impliquant une arme à feu sont quant à eux « trop exceptionnels pour faire l'objet d'une exploitation».
L'école primaire passée au crible
L'exploitation des résultats a été rendue pour la première fois possible dans les écoles primaires, où la violence est «près de trente fois plus faible que dans le second degré ». Les écoles ont déclaré en moyenne l'an dernier 3,9 incidents graves pour 10.000 élèves et «98 % des écoles ne déplorent aucun incident au cours d'un trimestre». Contrairement aux collèges et lycées, la part de violence verbale a diminué tandis que celle de la violence physique a augmenté. En trois ans, les violences physiques sont passées de 1,1 à 1,3 pour 1000 écoliers.
Autre différence avec les collégiens et lycéens auteurs de 85 % des faits de violence, les écoliers sont beaucoup moins impliqués, même si 51 % des actes déclarés les concernent. Dans le même temps, leurs familles deviennent moins interventionnistes. Leur implication dans des incidents diminue, de 35 % à 22 %.
Par Marie-Estelle Pech
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