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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 24/07/2012 : Les enfants obèses ont un risque cardio-vasculaire accru

Les auteurs d'une étude néerlandaise préconisent la mise en œuvre d'un dépistage précoce de cette maladie très difficile à prendre en charge.

 

L'obésité, chez l'enfant, va de pair avec une souffrance psychologique, un manque de confiance en soi et un douloureux sentiment de mise à l'écart. C'est moins connu, mais elle a aussi des conséquences médicales dès le plus jeune âge. Une étude néerlandaise publiée dans la revue Archives of Disease in Childhood vient ainsi rappeler que les jeunes obèses portent, déjà, les signes annonciateurs de futurs troubles cardio-vasculaires.

 

Les chercheurs ont étudié un groupe de 500 enfants et adolescents souffrant d'une obésité sévère, via des questionnaires adressés à leurs pédiatres. Ils constatent que deux tiers des enfants présentent au moins un facteur de risque cardio-vasculaire, y compris avant 12 ans. Dans le détail, 56 % d'entre eux ont une hypertension artérielle, 14 % affichent un taux élevé de sucre dans le sang et 54 % ont un taux de cholestérol problématique.

 

«Ces valeurs élevées pourraient provoquer chez ces enfants des diabètes de type 2 ou des maladies cardio-vasculaires quand ils seront jeunes adultes», s'alarment les auteurs de l'étude, qui préconisent la mise en œuvre d'un dépistage précoce de cette maladie très difficile à prendre en charge. Le Pr Patrick Tounian, pédiatre et nutritionniste à l'hôpital Armand-Trousseau (Paris), se veut toutefois rassurant : «On ne sait pas, aujourd'hui, si ces anomalies sont irréversibles. Il se peut aussi que le risque disparaisse si l'enfant parvient à retrouver un poids normal à l'âge adulte.»

Donner envie de maigrir

En France, comme dans tous les pays du monde où elle a été évaluée, l'obésité infantile atteint un niveau préoccupant : 18 % environ des enfants de 3 à 7 ans sont en surpoids ou obèses. Ce taux moyen cache des différences très fortes entre milieux sociaux, les familles défavorisées étant beaucoup plus touchées. Les cas d'obésité grave sont par ailleurs en augmentation et surviennent de plus en plus tôt. Or ces enfants ont de fortes probabilités de voir leur surcharge pondérale persister dans le temps. On estime que les trois quarts des jeunes obèses après 10 ans vont le rester.

 

«Il est important de prendre en charge l'excès de poids le plus tôt possible, car le cumul des années passées en situation d'obésité augmente le risque, confirme le Dr Myriam Dabbas-Tyan, pédiatre à l'hôpital Necker-Enfants malades, à Paris. D'autant que plus on intervient tôt, plus on aura de temps pour remanier les comportements familiaux en profondeur.»

L'objectif à cet âge n'est pas de perdre du poids, mais de profiter d'une période où l'enfant grandit pour lui donner une chance de s'affiner. Tout en lui inculquant les habitudes qu'il devra conserver toute sa vie : manger de manière équilibrée, à l'heure des repas, diminuer les calories ingérées, bouger le plus possible. Le plus difficile reste de donner envie à ces enfants de maigrir. Le Pr Tounian mise sur les encouragements. «L'argument santé est en effet contre-productif, dit-il, car il affole démesurément les parents et n'a aucune portée sur les enfants.»

 

Par Delphine Chayet



25/07/2012
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