Revue de presse : Article dans Le Figaro du 25/07/2011 : Myopathie : les promesses de la pharmacogénétique
Les enfants atteints d'une myopathie de Duchenne ont pu produire la protéine déficiente.
C'est le début d'une histoire scientifique palpitante et qui pourrait peut-être à long terme transformer la vie d'enfants voués jusqu'à présent à un handicap moteur grave et leur redonner au moins, en partie, un certain degré de mobilité. La revue médicale The Lancet publie les résultats d'un essai sur un petit groupe de patients atteint de la myopathie de Duchenne montrant que l'on peut grâce à un traitement du gène encore dit «pharmacogénétique» rétablir en partie la production d'une protéine déficiente dans cette maladie.
La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) se manifeste dès la petite enfance par une faiblesse musculaire, qui évolue progressivement vers une perte de la marche et un handicap majeur. Les symptômes sont dus à une mutation d'un gène situé sur le chromosome X codant pour la dystrophine. Cette protéine est indispensable à la contraction des cellules musculaires et cardiaques. Un garçon sur 3 500 à la naissance est concerné, soit environ 5 000 personnes en France.
L'étude menée au Royaume-Uni sur 19 patients et publiée dans The Lancet a montré qu'il est possible de restaurer l'expression de cette protéine grâce à une stratégie thérapeutique dite du «saut d'exon». Les petites molécules dites antisens, capables de réaliser ce saut d'exon, sont une sorte de rabot moléculaire. Elles éliminent la partie malade d'un gène pour restaurer la production de la protéine qu'il commande. Les exons sont des fragments codant du gène. En clair, il s'agit de court-circuiter les aberrations du code génétique, de façon à rétablir partiellement la production de la protéine déficiente.
L'essai financé par l'Institut britannique de la recherche et la société américaine AVI BioPharma cible le saut d'exon 51, qui concernerait 15 % des patients Duchenne. Au total, 19 garçons de 5 à 15 ans encore capables de marcher ont reçu pendant douze semaines des injections intraveineuses du traitement (appelé AVI-4658). Pour 7 d'entre eux, la réponse a été «significative» en termes de restauration de l'expression de la dystrophine. Les chercheurs n'ont pas montré de modifications de la fonction musculaire, comme par exemple une amélioration de la distance de marche, mais ce n'était pas l'objectif de cet essai de courte durée. «AVI-4658 a le potentiel pour améliorer l'histoire naturelle de la myopathie de Duchenne et doit maintenant être testé dans des essais cliniques d'efficacité», ont estimé les chercheurs.
Des résultats très prometteurs d'un autre traitement expérimental concernant le saut d'exon 51, porté par les sociétés Prosensa et GSK, ont été présentés en mai dernier. Administré par voie sous-cutanée durant 48 semaines chez 12 enfants âgés de 5 à 15 ans, le PRO-051 a obtenu une augmentation moyenne de la distance de marche (parcourue en six minutes) d'une trentaine de mètres. C'est la première fois qu'un traitement a permis non seulement de ralentir l'évolution de la myopathie de Duchenne chez des petits malades, mais d'améliorer leur périmètre de marche.
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