Revue de presse : Article dans Le Figaro du 26/01/2011 : Éducation : plus d'anglais, moins de postes
L'anglais est la langue la plus étudiée à l'école, puisque 89,3% des classes du secteur public bénéficient de l'enseignement de cette langue.
Officiellement, selon le ministère de l'Éducation nationale, les élèves sont 99,9% à bénéficier d'un enseignement en langue entre le CE2 et le CM2 quand seulement 82% y ont droit en CE1. Aucun chiffre n'est disponible pour le CP, où les cours de langues sont encore rares, même si l'on évoque désormais un enseignement en maternelle !
À lire les tableaux chiffrés du ministère, la progression est importante puisqu'en 2008 seuls 72% des classes de CE1 avaient droit à un enseignement en langue et 9% en 2006. Mais tout dépend de quoi on parle. La fille de Sophie, scolarisée l'an dernier en CM2 dans une école primaire parisienne publique n'a «jamais bénéficié d'un enseignement en langue à l'école primaire, ou alors de façon très éparpillée». Quant à ses jumelles inscrites en CE1, dans la même école mais pas dans la même classe, l'une bénéficie actuellement d'un enseignement régulier alors que l'autre n'a aucun cours. «C'est profondément inégalitaire», soupire cette mère de famille. De fait, il n'est pas rare que, dans des écoles de quatre ou cinq classes, le seul enseignant suffisamment compétent n'assure un enseignement en langue que dans trois ou quatre classes, faute de temps.
Le plus souvent, cet enseignement, lorsqu'il existe, se limite à une heure au lieu d'une heure et demie. La demie heure restante consistant éventuellement en une «approche de la civilisation». Il existait, selon les chiffres de 2009, 65.009 enseignants du premier degré, dont 1.004 maîtres itinérants et 2 085 enseignants du second degré chargés de pallier les insuffisances en langues de leurs collègues. Les intervenants extérieurs représentaient alors 6,3% des personnels chargés des langues vivantes, soit un peu plus de 6.000 personnes. Leur nombre va chuter puisque le ministère a décidé de supprimer 1 000 postes en 2011.
Pour que le taux d'initiation en langue augmente, les inspecteurs d'académie précisent désormais depuis cette rentrée que tous les enseignants sont désormais concernés, même s'ils n'ont pas l'habilitation requise. Au pire, leur dit-on, s'ils ne se sentent pas à l'aise, ils peuvent utiliser des cassettes ou Internet… «L'essentiel n'est pas le degré de maîtrise linguistique des enseignants dans telle ou telle langue. Il faut dédramatiser cela. D'autant qu'il existe énormément d'outils audio et vidéo sur lesquels les enseignants moins experts peuvent s'appuyer pour donner à entendre les langues», affirme ainsi Martine Kervran, maître de conférences à l'IUFM de Bretagne, citée dans la revue Fenêtres sur cours, du SNUipp.
L'anglais est la langue la plus étudiée à l'école, puisque 89,3% des classes du secteur public bénéficient de l'enseignement de cette langue. L'allemand, malgré une légère baisse, maintient sa place de deuxième langue la plus étudiée à l'école avec 9,1% des groupes. Dans le privé, la part de l'anglais reste plus importante que dans le public (95%), la part de l'enseignement de l'allemand est de 6%. Ce constat ne manque pas d'inquiéter l'association des professeurs de langue vivante. «Pourquoi l'anglais et uniquement l'anglais, alors que notre principal partenaire économique est l'Allemagne ? Certains enseignants possèdent des compétences en chinois, en espagnol ou en arabe. Ce seront peut être les langues de demain, et nous ne les exploitons pas», regrette un de ses membres.
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