Revue de presse : Article dans Le Figaro du 28/11/2011 : Comment les bébés s'amusent-ils ?
Les vitrines de Noël prennent déjà place dans les magasins, et voici que la question trottine à nouveau dans la tête des parents : mais que diable va-t-on bien pouvoir leur offrir à Noël ? Un ouvrage nous propose une idée, toute simple : des cartons, de la boue, des gommettes ou de la pâte à sel…
Dans Pourquoi les bébés jouent ?, la puéricultrice Laurence Rameau, directrice de la rédaction du Journal des professionnels de la petite enfance, s'interroge sur la façon si particulière qu'ont les tout-petits d'explorer leur environnement. «Là où ils voyagent comme des papillons sans cesse en mouvement, nous ne pouvons, chenilles adultes travailleuses, plus nous rendre.» Car, nous explique l'auteur, l'humanité a trouvé le plus joli des moyens pour apprendre : dépendants des adultes, les bébés sont ainsi totalement déchargés des conditions d'organisation de leur survie et peuvent consacrer ce long temps de l'enfance à décrypter les mystères de la vie. «C'est leur concept d'exploration du monde que de tout essayer sans aucune inhibition», insiste l'auteur. Leur imposer des règles du jeu n'a alors aucun sens et peu même être nocif, le propre des tout-petits étant d'en inventer «au fur et à mesure».
Tous les mondes possibles
Gageons alors avec Laurence Rameau que les papiers et ficelles qui s'entasseront d'ici à un mois au pied du sapin fascineront nos petits, bien plus que les jouets sophistiqués qui y étaient cachés. Pourquoi ? Parce qu'avec des jouets, toujours prévus pour un usage spécifique, les bébés ne peuvent «que rarement, ou de manière toujours bien trop étriquée, en détourner la finalité, pour en faire autre chose». Tandis qu'un carton peut devenir maison, voiture, parcours, et la ficelle, elle, tournoie, suit l'enfant dans ses balades ou se fait serpent… «Avec la ficelle, le carton et le papier, rien n'est prévu par les adultes. Pas de notion d'échec ou de réussite, pas d'objectifs, pas de compétences particulières attendues.»
Au fil des chapitres, Laurence Rameau nous explique pourquoi les petits montent le toboggan à l'envers, collent les gommettes sur la table, mangent les crayons, courent après les pigeons, se cachent… «Lorsqu'il s'amuse, le bébé apprend, mais lorsqu'il fait son dessin, il n'apprend pas.» Car si nos «papillons, insiste l'auteur, font très bien la différence entre le monde réel et l'imaginaire, ils ne se privent pas d'explorer tous les mondes possibles» sans «se limiter à ce qui est proposé d'emblée, à ce qui est prévisible». Les adultes que nous sommes devenus oublient trop que la bouche est aussi faite pour découvrir les couleurs, les doigts pour comprendre le mouvement, les yeux pour reconnaître les odeurs !
Il faut donc, selon Laurence Rameau, donner aux bébés accès à «des accessoires ludiques, qui vont leur permettre d'inventer ce qui les intéresse», éviter «un environnement trop lisse, trop plat, trop sécuritaire», et que les adultes, sans aucunement diriger les jeux, s'y «intéressent, participent, essaient de comprendre, de dire le plaisir partagé». Le tout avec un seul objectif : «apprendre, non pas vite mais avec bonheur».
«Pourquoi les bébés jouent ?», Laurence Rameau, Éd. Philippe Duval.
Par Soline Roy
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