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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 30/05/2011 : Éducation : polémique sur les suppressions de postes

Le ministre Luc Chatel fait face aux critiques des syndicats, des associations de parents d'élèves et des maires.

Luc Chatel a voulu ce week-end répondre à ceux qui lui reprochent de vouloir saigner l'Éducation nationale avec les 16.000 suppressions de postes d'enseignants prévues à la rentrée 2011 : les syndicats d'enseignants, bien sûr, mais aussi les associations de parents d'élèves et, plus récemment Jacques Pelissard, président (UMP) de l'Association des maires de France. Les maires ont rappelé «leur vif mécontentement au regard de la réduction de 8967 postes de personnels enseignants du premier degré en 2011», laquelle «aura pour conséquence la suppression de 1500 classes, en milieu rural comme en milieu urbain, sachant que la réserve de remplaçants a déjà été fortement réduite depuis la rentrée précédente (…) et alors que 4900 nouveaux élèves sont attendus».

Le ministre de l'Éducation a donc soigné sa communication dans le Journal du Dimanche pour calmer le jeu. Principale concession, il promet un «traitement différencié» pour les écoles primaires en 2012. Il affirme avoir demandé à Nicolas Sarkozy que le nombre de classes de primaire soit maintenu à la rentrée 2012, après les 1500 fermetures de classes cette année.

Il lance par ailleurs une campagne de publicité mercredi estimée à 1,3 million d'euros pour recruter des enseignants qui, dans certaines disciplines scientifiques, notamment, se raréfient.

Quelque 16.000 suppressions de postes d'enseignants sont cependant toujours prévues à la rentrée 2011. Elles correspondent au non-remplacement de la moitié des 33.000 départs en retraite prévus. Conformément à cette règle, 50.000 postes ont été supprimés pour cette raison depuis 2007 dans l'éducation nationale.

Mais le ministre préfère communiquer sur le fait qu'il s'apprête à embaucher 17.000 fonctionnaires. La maison éducation nationale reste la plus grosse pourvoyeuse d'emplois en France, rappelle-t-il. Mais pour parvenir à ces 17.000 postes, il faut compter les agents administratifs et les infirmières scolaires. Car en réalité, le nombre de postes ouverts aux concours d'enseignants baisse depuis 2007 : 11.600 postes sont ouverts cette année, contre 15.125 en 2010, 18.600 en 2008 et 23.250 en 2007.

Ces chiffres sont toutefois à prendre avec prudence : La règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux n'est pas respectée car le nombre de fonctionnaires partis à la retraite a été moins important que prévu ces dernières années. Théoriquement, 16.000 postes devaient être supprimés en 2010 «mais les suppressions d'emplois ont été limitées en exécution à 14.551 », soit 1049 de moins que prévu, indique la Cour des comptes dans son rapport sur la gestion budgétaire de l'État pour l'exercice 2010. «Des dépassements importants ont été constatés lors des rentrées 2009 et 2010 dans le premier degré», liés à des départs en retraite moins importants que prévu chez les enseignants du premier degré.

Enfin, le ministre répète régulièrement que «la qualité de notre enseignement est toujours très bonne». «Nous avons 35.000 postes d'enseignants de plus qu'il y a quinze ans alors que nous avons 500.000 élèves de moins. Nous restons l'un des pays de l'OCDE qui investit le plus dans l'éducation», affirmait-il.

Ces arguments ne sont pas entendus par les syndicats. La FSU a déjà proposé la semaine dernière à ses partenaires syndicaux l'organisation d'une grève dans l'Éducation en septembre, ainsi qu'une manifestation nationale pour dénoncer des conditions de scolarisation «intenables et inégalitaires».

 
 
Par Marie-Estelle Pech


31/05/2011
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