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En décembre 2010, les députés approuvaient le projet de loi sur le dépistage précoce de la surdité. Cet examen pourrait par conséquent bientôt devenir obligatoire dans les hôpitaux français. Dans le Chablais, on n'a pas attendu l'élaboration de ce projet de loi pour proposer cet examen aux familles.

"On le pratique depuis janvier 2007, se rappelle le docteur Mounsef Delouane, otorhino-laryngologiste (ORL) aux Hôpitaux du Léman. Nous avons des appareils bien trop simples d'utilisation pour ne pas le proposer." Trois jours après la naissance, les sages-femmes demandent donc aux familles, qui ont reçu de la documentation sur le dépistage à la fin de la grossesse, si elle souhaitent pratiquer le contrôle. Simple et indolore, et effectué sur les deux oreilles, il permet non pas de déterminer sur le nouveau-né n'entend pas, mais s'il entend.

"En effet, poursuit le docteur Delouane, lorsque tout fonctionne normalement, certaines cellules de l'oreille émettent un son, une sorte de "clic", qui indique que le patient perçoit un son. C'est une auto-émission. Et notre appareil détecte les auto-émissions."

En cas de "clic", pas de problèmes. Dans le cas contraire, on invite la mère à représenter son enfant deux semaines plus tard au même examen. Si là encore l'appareil ne détecte rien, alors l'enfant est pris en charge par un médecin ORL.

Un examen à faire sans attendre

"La surdité profonde touche aujourd'hui un ou deux enfants sur 1000, explique le praticien. Faire ce dépistage de façon précoce est important, car cela permet de diagnostiquer tout de suite un éventuel problème d'audition. Si l'on attend, on prend le risque de voir certains troubles se développer chez l'enfant, comme des violences ou un mutisme, lors de son insertion sociale. On ira alors consulter plusieurs médecins différents pour se rendre compte à la fin qu'il n'entend pas et qu'il lui est impossible de communiquer".

J.-B.S.