Revue de presse : Article dans Le Messager du 28/03/2013 : Thonon - Ecole : le parcours du combattant d'un élève atteint de troubles du comportement
En septembre dernier, Hugo a pu faire sa rentrée en CM2 à l'école de Létroz après presque un an de combats. Certes atteint de trouble envahissant du développement (TED), le garçon avait pourtant suivi une scolarité normale. "Hugo a toujours été scolarisé en milieu ordinaire. Il n'a jamais eu ni problème de comportement ni de mauvaises relations avec les autres enfants. Il a juste plus de difficulté à apprendre", note Eléonora Fristot, la mère d'Hugo.
Arrivé à Thonon en février 2011, les parents d'Hugo commencent par rechercher une école susceptible de l'accueillir. "Nous avons écrit à toutes les écoles de la ville mais nous n'avons eu de réponse que de la part de celle de Létroz. La directrice, Nathalie Mouronvalle, a alors accepté de prendre Hugo dans sa classe. Seulement, nous devions demander une dérogation car nous n'habitions pas dans le secteur de Létroz. Notre demande a d'abord été refusée et c'est seulement après avoir rencontré M. Pittet, l'adjoint en charge de l'éducation à la ville, que nous avons pu inscrire Hugo à Létroz", explique Eleonora Fristot. En février 2011, Hugo entre donc en CE2 et finit son année avec le soutien d'un emploi de voe scolaire.
A la rentrée 2011, Hugo poursuit sa scolarité en CM1. Mais en octobre, la première réunion de l'équipe de suivi de scolarisation marque le début d'un conflit entre la famille et l'institution scolaire. Cette équipe de suivi qui regroupe l'enseignant référent, la directrice de l'école, l'assistant de vie scolaire, une éducatrice et les parents propose des pistes d'orientationpour Hugo. "Poursuite de scolarité, institution spécialisée, SEGPA, un mix CM2/6e", liste Eleonora Fristot.
Pot de fer
S'appuyant sur les observations de plusieurs professionnels du service d'éducation et de soins spécialisés à domicile (SESSAD), les parents d'Hugo acquièrent la conviction que la poursuite de la scolarité en CM2 est la meilleure solution. Tel n'est pas l'avis de l'inspection d'académie à qui revient la décision d'orientation. "On nous disait qu'Hugo ayant 12 ans, il devait quitter l'école primaire bien que personne ne nous ait jamais présenté aucun présenté aucun texte de loi qui fasse état de cette obligation. L'école nous a proposé une orientation en SEGPA ou en institution spécialisée ce que nous avons refusé. Hugo progresse régulièrement, il est bien dans son groupe classe mais non dans son groupe d'âge. Il nous paraissait nécessaire qu'il reste une année encore à l'école afin de consolider ses habiletés sociales".
Le 29 mai, nouvelle décision de l'école qui décide d'un saut de CM1 vers la sixième ! Soit le contraire de ce qu'espéraient les parents qui, malgré de nombreuses démarches auprès des services concernés, ne pourront exposer clairement leur point de vue que l'année scolaire achevée. "Nous avions constaté plusieurs irrégularités dans la procédure au regard de ce qu'imposait la loi. A ce moment-là, tout ce que nous pouvions faire c'est de contacter un avocat". Grâce aux pressions de leur avocat, les parents d'Hugo finissent par obtenir gain de cause début juillet. "Nous avons engagé environ 9 000 euros de frais d'avocat et dépensé beaucoup d'énergie. Nous pouvions nous opposer à l'institution scolaire mais je me dis que ce n'est pas le cas de toutes les familles".
Julien Berrier
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