Revue de presse : Article dans Le Monde du 09/04/2012 : Deux nouveaux gènes de l'obésité infantile identifiés
Deux nouveaux gènes, qui augmentent le risque de développer une obésité dans l'enfance, ont été identifiés par un consortium international de généticiens dont les travaux ont été publiés dimanche.
Des études précédentes ont identifié des mutations génétiques contribuant à l'obésité de l'adulte ou à des formes extrêmes d'obésité de l'enfant, ou encore à des obésités présentes dans de rares syndromes, mais on en sait très peu sur les gènes impliqués dans l'obésité courante de l'enfant, soulignent les chercheurs dont les travaux sont parus dimanche en ligne dans la revue américaine spécialisée Nature Genetics.
LIEN AVEC LA FLORE MICROBIENNE INTESTINALE
Pour établir leur analyse, les auteurs ont combiné les résultats de 14 études d'association pangénomique (couvrant l'ensemble du génome) conduites aux Etats-Unis, Canada, Australie et Europe, incluant 5 530 enfants obèses et 8 300 non-obèses (groupe témoin), tous d'ascendance européenne.
Les chercheurs du consortium EGG (Early Growth Genetics) pointent ainsi les gènes "OLFM4", situé sur le chromosome 13, et "HOXB5", sur le chromosome 17, qui n'avaient pas été auparavant impliqués dans l'obésité. D'après les données de la littérature scientifique, ces gènes interviennent au niveau des intestins. Des observations ont ainsi établi un lien entre le gène OLFM4 et la flore microbienne intestinale, qui serait impliquée dans la prise de poids et l'obésité.
L'association pangénomique consiste à cribler systématiquement le génome pour rechercher la quasi-totalité des variations génétiques les plus fréquentes dans un groupe d'individus. Les variations de prédisposition peuvent ainsi être identifiées car elles sont plus fréquentes dans le groupe composé de patients comparé au groupe témoin, composé de personnes non atteintes.
Il reste encore beaucoup de travail à faire, mais ces résultats pourraient, à terme, aider à concevoir des interventions de prévention (alimentation, activité physique...) et des traitements pour les enfants, en se basant sur leur génome individuel, note l'un des principaux auteurs, Struan Grant, du Center for Applied Genomics de l'hôpital pour enfants de Philadelphie.
Le Monde.fr
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