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Revue de presse : Article dans Le Monde du 11/12/2010 : Le "plan sciences" de Luc Chatel, un hors sujet

Lorsqu'on pose une question à un élève et qu'il répond à une autre, c'est un hors sujet. C'est un peu ce que vient de faire le ministre de l'éducation en réagissant à PISA-2009 [Programme international pour le suivi des acquis des élèves], mardi 7 décembre. Au lieu de répondre au terrible problème de l'augmentation de 33 % du nombre des élèves en difficulté grave en lecture et en mathématiques à 15 ans, pointé par le Programme, ou à l'aggravation importante des inégalités, qu'il souligne, Luc Chatel annonce la mise en place en janvier d'un "plan sciences".

 

C'est vrai qu'on n'est pas très bon non plus en sciences, et qu'un plan dans cette discipline n'est pas superflu, mais PISA pose des problèmes d'une ampleur telle qu'on attend plutôt une réponse de fond, une mobilisation générale qu'une petite annonce de ce type. La réponse à la question de savoir pourquoi un aussi bon communicant que Luc Chatel a fait ce hors sujet, réside au fond d'un tiroir.

 

PRÉSENTATION ANNULÉE

 

Au fond du tiroir où dormait justement le plan sciences. Car, contre toute apparence, la rue de Grenelle n'a pas concocté cette réponse en découvrant le niveau faible des jeunes français à 15 ans, au matin du mardi 7 décembre. Le ministre avait prévu le 21 octobre de lancer en grandes pompes un "plan pour les sciences et les technologies à l'école". Les invitations avaient même été envoyées début octobre et le show devait se dérouler à la Cité des sciences, en présence de sa directrice, Claudie Haigneré. Et puis, il y a eu le mouvement de protestation contre la réforme des retraites et ses blocages de lycées.

 

Luc Chatel a eu fort à faire avec le comptage des établissements empêchés de travailler. Il a donc prévenu ses invités que la présentation du plan pour les sciences et les technologies aurait lieu à une date ultérieure. Et il se trouvait avec son plan sur les bras jusqu'à la tombée de nos mauvais résultats.

 

Faut-il se réjouir que les sciences intéressent le ministre ou s'inquiéter que PISA n'entraîne pas de remise en cause d'un système qui produit plus d'échec et d'inégalité que les écoles de nos voisins ? On peut se demander si la seconde réponse n'est pas moins hors sujet que la première.

 

Maryline Baumard

 

 

 



16/12/2010
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