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La colère des parents de Créteil (94), où un enseignant est soupçonné d’attouchements, a ravivé les inquiétudes. En janvier, un enseignant de Rueil a lui aussi été mis en examen.

L’importante médiatisation de l’affaire de Créteil (Val-de-Marne), où les parents d’élèves ont exprimé haut et fort leur mécontentement devant le silence de l’Education nationale après la mise en examen, le 21 mars, d’un enseignant de maternelle pour agressions sexuelles sur trois enfants de 4 ans, a trouvé un écho à Rueil-Malmaison.

Fin janvier, des familles se sont émues de découvrir, deux semaines après les faits dans une lettre de l’inspection d’académie, qu’un enseignant effectuant un remplacement dans l’école de leurs enfants « se serait livré à des attouchements » et avait été suspendu. « L’école aurait pu nous avertir avant », avaient alors déploré plusieurs parents de l’école maternelle les Bons-Raisins, où intervenait l’enseignant, suspendu le jour même, mis en examen le 18 janvier et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer.

Dans sa lettre aux parents de l’école, en date du 30 janvier 2012, l’inspecteur d’académie Edouard Rosselet, indiquait que le père de la victime, une fillette de 4 ans, avait alerté la directrice de l’école avant l’ouverture de l’établissement, le vendredi 13 janvier. « La directrice a immédiatement pris deux décisions : retirer l’enseignant de la classe et prévenir l’inspecteur de l’Education nationale de la circonscription », avait-il précisé dans son courrier. Entre le vendredi 13 et la lettre du 30 janvier, l’inspecteur de la circonscription de Rueil était passé dans l’école pour répondre aux questions des familles, mais n’avait évidemment pas rencontré tous les parents.

Depuis, l’information a circulé et l’angoisse des parents a été amplifiée par un autre élément : l’enseignant mis en cause effectuait des remplacements sur la commune de Rueil depuis de nombreuses années.

« Le fait que ce monsieur soit remplaçant sur Rueil depuis cinq ans inquiète les parents dont les enfants ont été scolarisés en maternelle ces cinq dernières années », constate Eric Maldiney, responsable FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), estimant que des réunions d’information auraient dû être organisées à l’attention des parents de tous les établissements concernés.

La semaine dernière, pour répondre aux attentes des parents de l’école Pasteur, une réunion a ainsi été organisée avec la participation de Roselyne Venot, ancienne fonctionnaire de police et actuelle conseillère sécurité du recteur de l’académie de Versailles. « Son intervention était très pointue et très intéressante », s’est félicité Eric Maldiney, estimant que l’approche de cette professionnelle a apporté aux parents des éléments de langage pour aborder la question avec leurs enfants.

Ce soir, Roselyne Venot interviendra à nouveau, aux côtés d’Edouard Rosselet, avec des psychologues scolaires, un médecin et un conseiller de l’Education nationale lors d’une réunion organisée cette fois-ci en mairie de Rueil et destinée à tous les parents élus aux conseils d’école ou délégués (sur invitation).

« L’affaire de Créteil a ravivé des souvenirs. Les parents de Rueil s’inquiètent de savoir si leurs enfants ont eu cet enseignant comme remplaçant, constate Edouard Rosselet, Cette réunion vise à répondre à leurs questions. Ils se demandent notamment comment aborder le sujet avec leur enfant, pour savoir si oui ou non il a eu ce genre de problème. Ils se demandent comment aider leur enfant à s’exprimer, comment s’assurer que leur enfant n’a pas été lui aussi victime. »

Les professionnels présents ce soir devraient pouvoir les conseiller. Mais le représentant local de la FCPE estime qu’une cellule psychologique devrait être mise en place pour permettre aux parents qui le souhaitent de rencontrer individuellement une psychologue scolaire.

L’enquête de police, elle, suit son cours. Le parquet de Nanterre assure qu’il n’y a pas eu d’autres plaintes depuis la mi-janvier concernant cette affaire.

Florence Hubin