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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 13/04/2011 : Ici, parents et enfants retrouvent une vie de famille

Deux appartements ont été aménagés à Vitry et à L’Haÿ-les-Roses pour permettre à des parents n’ayant pas la garde de leurs enfants de les voir. Une première en Ile-de-France.

 

Quelques jeux de société sont soigneusement empilés sur une étagère du salon et, dans un coin de la cuisine équipée, une chaise haute attend son petit occupant. Mais encore nul cri d’enfant ne vient rompre le calme de l’appartement « droit de visite » proposé par la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Val-de-Marne dans le quartier du Port-à-l’Anglais à Vitry-sur-Seine.

 

Une première expérience en Ile-de-France

 

Depuis quelques semaines, deux appartements meublés, de plain-pied, d’environ 50 m2 ont été ainsi aménagés à Vitry et L’Haÿ-les-Roses. Le public visé : les parents qui souhaitent maintenir le lien avec leur enfant au-delà de l’éloignement géographique, des problèmes de logement ou des contentieux conjugaux. Deux conditions : que les enfants ou l’un des parents habitent le département et que le demandeur n’assure pas la garde quotidienne. Quant à la participation financière — 1 € par enfant et 2 € pour l’adulte par jour —, elle est anecdotique.

Beaucoup de pères intéressés

De quoi réjouir Hamza Boulainine, jeune père divorcé de 28 ans en visite hier dans le logement. « Au rez-de-chaussée, pas de problème pour les poussettes! C’est calme, lumineux et il y a deux grandes chambres, parfait pour nous! » Originaire de Vitry, le jeune homme qui sera le premier occupant la semaine prochaine, avec ses deux enfants de 3 et 4 ans, s’y connaît en matière d’appartement. Avant son divorce, en 2009, il était agent immobilier. Aujourd’hui à la recherche d’un emploi, Hamza a fait une demande de logement social pour lui et ses enfants. Sans succès. « En attendant, je dors à droite et à gauche, confie-t-il. Quand je reçois mes enfants, un week-end sur deux ou pour les vacances, ça crée des tensions. Que ce soit avec mes parents qui m’hébergent de temps en temps. Ou avec les petits, avec qui les relations ne s’arrangent pas », poursuit le jeune père. Hamza ne veut plus réveiller personne « quand la petite est malade à 2 heures du matin ». Surtout, il aimerait retrouver une véritable relation avec ses enfants et faire valoir son rôle de père « dans cette société où on ne parle pas assez du père et où il faut défendre la paternité », fulmine-t-il.

 

Selon l’association Thalie, qui gère ces appartements pour la CAF, le cas de Hamza est emblématique. « Ce sont surtout les pères qui nous contactent, explique Clothilde Le Ceudumer, de l’association. Mais ces logements sont destinés à tous les parents qui ont des problèmes pour voir leurs enfants les week-ends, les vacances ou en semaine. » Comme cette femme séparée, qui habite aujourd’hui à Marseille et n’a pas les moyens financiers de payer à la fois les billets de train et l’hôtel pour voir ses enfants dans la région parisienne. La CAF, qui finance le projet à hauteur de 75000 € dans le département, fera un premier bilan fin 2011 et envisage déjà d’étendre le dispositif.

De son côté, Hamza appréhende un peu le premier emménagement avec ses enfants. « Je leur dirai que c’est la maison à papa », se rassure-t-il.

 

Association Thalie, 8, cité Jeanne-d’Arc à Fresnes et secretariat@thalie.asso.fr.

 

BÉRANGÈRE LEPETIT



13/04/2011
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