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Revue de presse : Article dans Le Parisien du 23/09/2011 : Draveil - Une « classe sauvage » dans la cour

A la demande des parents d’élèves, deux instits retraités ont repris du service bénévolement à Draveil. Objectif : ouvrir clandestinement la 9e classe que l’inspection leur refuse.

Un air de vacances à l’école… Hier, les 26 enfants de la 9e classe de l’école Jules-Ferry de Draveil ont eu cours… dans la cour ! Entre les arbres, les pigeons et sous un beau soleil d’été indien, Mila, Baptiste, Eva, Morgan, Daphnée et les autres ont été pris en charge par des instituteurs un peu spéciaux…

 

Après la fermeture d’une classe de CM1-CM2 par l’inspection académique, Sylvie et Ghyslain, instituteurs retraités et bénévoles, ont joué les enseignants « pansements ».

 

« L’inspecteur d’académie campe sur ses positions, se désole Cécile Sauvan, porte-parole des parents apolitiques et non syndiqués. Monsieur Tron (NDLR : le maire UMP de Draveil) ne nous soutient pas. Nous sommes rentrés dans un bras de fer et nous ne lâcherons pas! »

 

Le « bras de fer » remonte au 8 septembre. L’inspection académique décide de fermer la 9e classe alors que l’instituteur est déjà en place et que les enfants y ont fait leur rentrée. Ce jour-là, l’effectif de cette école proche du centre-ville est de 211 élèves. Or le seuil pour garder la classe ouverte est fixé à 212… Quelques jours plus tard, un nouvel élève rejoint l’école, mais l’inspection ne donne pas pour autant le feu vert à la réouverture de la classe. Car « il y a dans cette école 7 élèves inscrits par dérogation », note Christian Wassenberg, l’inspecteur d’académie.

 

Les parents se mobilisent : blocus de l’école, pétition, manifestation, campement improvisé avec des tentes et assemblées générales. Et lors de celle de mardi, ils décident de frapper plus fort : confier la classe, contre l’avis de l’inspection académique, à deux instituteurs retraités et bénévoles.

 

Hier matin, premier jour d’« école sauvage », dès 8 heures, Jules-Ferry a retrouvé son bourdonnement aux accents révolutionnaires. « On était près de 80 parents à l’ouverture, à descendre les tables dans la cour », raconte Cécile Sauvan. Des caméras de télévision sont venues immortaliser l’arrivée des instituteurs retraités et l’installation des élèves sous le tilleul. « Ça a été un peu chaotique. Il y a eu ordre et contrordre de l’inspecteur, déplore Cécile Sauvan. La classe a été mise en rang, puis montée en cours, puis redescendue, puis remise en rang, puis installée dehors. » « Les enfants ont été sages et ils ont très bien travaillé », se réjouissait en fin de journée Sylvie, la maîtresse retraitée.

 

Aujourd’hui, les enfants retrouveront leurs tables dans la cour. « S’il pleut, on transférera la classe sous l’auvent ou sous le préau », précise Cécile Sauvan. Un espoir : « D’ici trois semaines, d’autres enfants devraient arriver. Une famille vient d’emménager. On devrait atteindre au moins 214 élèves. Monsieur Wassenberg ne pourra plus se réfugier derrière le chiffre 212. »

De son côté, Marie-Christine Hébrard, inspectrice adjointe à l’inspection académique, avertit les parents du risque encouru et des dangers : « On est hors cadre réglementaire. Les deux personnes (NDLR : les retraités) ne sont pas couvertes par les assurances, n’ont aucune légitimité et engagent leur responsabilité pleine et entière. »

 

Céline Carez



23/09/2011
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