Revue de presse : Article dans Le Point du 13/12/2010 : Prise d'otages dans une maternelle de Besançon : "On a tous eu peur"
Grâce à l'action du GIPN et au sang-froid de l'équipe pédagogique, les enfants pris en otages ont pu être libérés. Reportage.
Psychologiquement fragile, le preneur d'otages, qui serait sous traitement antidépresseur - et aurait demandé, au cours de la matinée, une arme pour mettre fin à ses jours -, était entré dans l'école à 8 h 30, armé de deux petites épées de 30 centimètres chacune, qu'il n'aurait sorties de son sac à dos qu'une fois arrivé dans la classe. Ce jeune homme du quartier, scolarisé l'année dernière dans le collège voisin, aurait tout simplement " pété un plomb ", selon le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, qui a passé la matinée sur place, au milieu des équipes du GIPN de Strasbourg, des services de police et des membres de la cellule psychologique mise en place pour les parents et les enfants.
"Méchant monsieur"
À l'issue de la prise d'otages, Jean-Louis Fousseret est, lui aussi, allé féliciter l'enseignante et l'assistante maternelle qui a accompagné la libération des 14 premiers enfants, en milieu de matinée. "Le preneur d'otages ne s'est jamais adressé aux enfants, il n'a jamais été menaçant. L'enseignante a pu mener les enfants aux toilettes et a eu la bonne idée de dire qu'ils allaient devoir manger. Il a accepté que les repas soient livrés." C'est ainsi, rapporte-t-il, que les cinq derniers enfants et Nathalie Roffet ont pu être libérés, appelés un par un par leur prénom par les policiers du GIPN pour prendre leur repas, jusqu'à ce que le preneur d'otages se retrouve seul et se laisse appréhender.
"J'ai eu peur pour mon frère", lance une jeune fille à Luc Chatel au moment où il s'apprête à quitter les lieux. "On a tous eu peur", lui répond-il. Azzedine, le papa d'Alliya, se demande si, à la suite de cet événement, la sécurité dans les écoles sera remise en cause. "La sécurisation des écoles, c'est un combat que je mène depuis longtemps", assure le ministre. "Mais c'est un gros travail, il y en a 55.000 dans le pays." Ludivine, la maman d'Alicia, aurait besoin "de voir la tête du preneur d'otages". Sa fille lui parle du "méchant monsieur", mais ne semble pas traumatisée outre mesure, selon elle. Cette semaine, les 19 enfants ne retourneront pas en classe. Pour eux, les vacances de Noël sont avancées. Ils l'ont bien mérité.
Par notre correspondante à Besançon, Monique Clémens
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