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Revue de presse : Article dans Le Point du 22/01/2012 : L'Éducation nationale fait campagne contre le harcèlement à l'école

Luc Chatel lance une campagne la semaine prochaine, tandis que l'opposition l'accuse d'avoir supprimé des postes.

Le ministère de l'Éducation lance mardi une campagne de sensibilisation contre le harcèlement à l'école, avec spots TV et site internet, afin de juguler un phénomène qui peut entraîner dépressions, voire tendances suicidaires, et échecs scolaires.

 

Touchant environ un enfant sur dix en primaire et au collège, le harcèlement peut aller du vol de goûter ou des moqueries aux insultes, brimades ou menaces, jusqu'aux coups, au racket ou aux violences sexuelles. La campagne "Agir contre le harcèlement à l'École" sera détaillée mardi par le ministre de l'Éducation, Luc Chatel, et lancée dans la foulée. Elle souhaite "lever le tabou" sur "cette forme de violence à bas bruit aux conséquences parfois dramatiques et irréversibles", et "responsabiliser" élèves, parents et personnels de l'éducation afin de faire reculer le phénomène, selon le ministère.

10 % des élèves

Elle s'inscrit dans la suite des "états généraux de la sécurité à l'école" de 2010 et surtout des "assises nationales sur le harcèlement à l'école" de mai 2011 qui avaient mis en exergue la nécessité de créer une panoplie d'outils institutionnels. "C'est un sujet particulièrement douloureux, l'actualité récente l'a encore démontré", a affirmé Luc Chatel, début janvier, lors de ses voeux à la presse. En effet, la veille de la rentrée scolaire de Noël, une jeune fille de 12 ans s'est donné la mort avec un fusil de chasse près de Lens (Pas-de-Calais). Sa mère a ensuite affirmé qu'elle avait commis ce geste, car elle était "harcelée" par des camarades au collège.

 

Selon une enquête sur le climat scolaire en collège, pilotée par le chercheur Éric Debarbieux et dévoilée en octobre dernier, les élèves, dans leur grande majorité, "se sentent bien" dans leur établissement, mais environ 10 % se disent "harcelés", dont 6 % "sévèrement ou très sévèrement". Souvent, "l'élève harcelé verbalement est aussi celui qui est mis à l'écart, frappé, agressé par des violences à connotation sexuelle, ou dont les biens sont plus fréquemment volés", selon Éric Debarbieux. Ce sont aussi les élèves harcelés qui "perdent le plus confiance dans l'école et les enseignants et qui développent un fort sentiment d'insécurité". Une étude dans le primaire, publiée en mars 2011, avait donné des résultats comparables, neuf enfants sur dix disant se sentir bien à l'école mais 11,7 % expliquant être harcelés ou victimes de violences physiques et verbales répétées.

Suppression de postes

Le président des parents d'élèves de la FCPE, Jean-Jacques Hazan, a jugé que cette campagne serait "utile" et que "faire des enquêtes de victimation et arrêter de nier le problème, c'est bien". "Mais si on continue à supprimer des postes d'adultes dans les établissements, ça ne va pas", a-t-il ajouté, relayant la principale critique faite à la suite des assises contre le harcèlement. Dans le même esprit, François Hollande, qui s'exprimait le 13 janvier en Seine-Saint-Denis sur la violence scolaire en général, a regretté que le nombre de surveillants ait été "divisé par deux depuis 2004". Il a proposé d'augmenter le nombre d'adultes dans les établissements et de créer un "nouveau métier de la prévention et de la sécurité", dans lequel seraient formés des personnels de l'Éducation, placés de "façon permanente" dans ces établissements.

 

Source AFP




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