Revue de presse : Article sur www.ladepeche.fr du 01/12/2011 : Toulouse - Un "carré de la honte" dans une école
Une école élémentaire toulousaine a instauré « un carré d'isolement », où des élèves perturbateurs doivent séjourner durant toutes les récrés. Une punition humiliante qui fait réagir les familles.
Face à des enfants turbulents et indisciplinés, jusqu'où un conseil de maîtres peut-il pousser la sanction ? La question se pose avec acuité cette semaine dans une école élémentaire de Toulouse, où la punition infligée à un groupe d'enfants a de quoi surprendre. Alan, 10 ans, en CM1, a été puni, ainsi qu'un autre camarade. Ils doivent rester pendant les récrés, matin et soir, jusqu'à vendredi dans deux « carrés d'isolement » tracés à la craie dans les deux coins opposés de la cour de récré. Un petit espace de 2 mètres sur 2 où les punis n'ont pas le droit d'adresser la parole ni le moindre échange avec les autres élèves de l'école qui en compte quelque deux cent soixante… Alan est instable. Il souffre « d'un manque d'attention pathologique et fait l'objet d'un suivi psychologique et médical ». Véronique, sa maman, n'a pas été informée en amont de la punition d'isolement prise dans « un cadre collectif lors du conseil des maîtres » précise le directeur de ce groupe élémentaire du centre-ville. En tout, « cinq élèves qui sont inaptes à respecter le moindre règlement » poursuit le directeur, ont été prévenus qu'au moindre nouvel écart… c'était direction la case isolement. Alan pour avoir porté un coup de stylo à un camarade de classe n'a pas retenu l'avertissement. Il en a fait les frais, du carré. « C'est très humiliant, j'ai essayé d'alléger la punition mais je n'ai pas été écoutée, la sanction est disproportionnée », s'indigne Véronique qui a retiré ce mercredi son fils de l'école jusqu'à la fin de la semaine pour ne pas ajouter au traumatisme de cet enfant « perturbateur, mais gentil et fragile ». Les représentants locaux des parents d'élèves n'ont pas été encore saisis, mais déjà plusieurs autres familles dont les enfants y sont scolarisés commencent à s'inquiéter de ce règlement intérieur qui ne reflète pas « les règles de vie du conseil d'école ». « C'est choquant ! C'est une punition qui est très vexante et n'apporte rien du tout sur le plan éducatif », estime de son côté Hélène Rouch, secrétaire départementale de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), « il n'y a pas véritablement de règles au primaire, mais rien ne remplace la prévention, la graduation de la sanction et l'accompagnement pour gérer des situations difficiles ». S'il faut bien laisser les enseignants gérer leurs classes, il est bon parfois de rappeler que l'école, ce n'est pas non plus le bagne.
Quelles punitions ?
Dans le 1er degré (primaire), il existe un « règlement départemental » type qui est ensuite décliné en un « règlement intérieur » par le conseil de l'école. Question sanction, c'est à l'enseignant d'apprécier, voire au conseil de maîtres. En revanche, la punition doit être graduée et adaptée à la faute commise. Parmi les « bonnes méthodes », faire sortir un enfant de la classe dans le couloir ou l'envoyer dans la classe du directeur, le priver d'une activité qui plaît comme le rendez-vous bibliothèque… (N.D.L.R. : source FCPE). L'Inspection Académique précise qu'en cas de litige, il faut en référer à l'Inspecteur d'éducation nationale (IEN) en charge de la circonscription.
Valérie Sitnikow
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