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Revue de presse : Article dans Le Point du 23/05/2011 : Prudence avec les bébés nageurs

Si l'apprentissage de la natation est indispensable pour tous les enfants, il est parfois néfaste de fréquenter les piscines trop jeune.

Les bébés nageurs font en général l'émerveillement et la fierté de leurs parents. Et pourtant, mettre des nourrissons dans des piscines publiques - a fortiori couvertes - n'est pas toujours la meilleure chose pour leur santé. C'est le dernier message de la Société française de pédiatrie (SFP), qui incite les parents à la prudence, notamment quand il existe un terrain familial propice au développement de l'asthme. Dans son communiqué, la SFP précise même que cette pratique est fortement déconseillée en Allemagne.

L'inhalation de gaz résultant des émanations de chlore mélangées aux matières organiques, et notamment à l'azote (qui provient des produits de dégradation de la peau, de la salive et de l'urine) risque de déclencher des phénomènes inflammatoires au niveau des voies aériennes et de renforcer la pathologie asthmatique chez les personnes prédisposées. "Deux grandes études récemment publiées par l'équipe d'Alfred Bernard de l'université de Louvain viennent nous éclairer sur le sujet", affirme le docteur Bertrand Delaisi, pneumo-pédiatre à l'hôpital Robert-Debré (Paris), même s'il admet que tous les travaux n'aboutissent pas aux mêmes conclusions.

 

Risque de bronchiolite 4,4 fois plus élevé

 

La première enquête, parue dans l'European Respiratory Journal l'an dernier, a étudié l'histoire de 430 enfants en grande section de maternelle. Ils ont été répartis en deux groupes : ceux qui avaient peu ou pas fréquenté la piscine pour bébés nageurs dans les deux premières années de vie, et ceux qui l'avaient fréquenté plus de 20 heures cumulées sur la même période. Verdict : le risque de bronchiolite dans la petite enfance est 4,4 fois plus grand chez les bébés nageurs que chez les autres. "Une telle différence doit évidemment inciter les parents à la prudence", estime le spécialiste parisien.

Le second travail, publié auparavant dans Pediatrics, s'était intéressé à 847 adolescents de 13 à 18 ans. Il a évalué le risque d'asthme en fonction de la fréquence passée dans la piscine. Il retrouve un risque accru d'asthme (potentiellement 10 fois supérieur) chez ceux l'ayant fréquentée plus de 1 000 heures cumulées. Pour autant, ce sur-risque est surtout patent chez les enfants "prédisposés", en particulier ceux présentant une allergie respiratoire. Néanmoins, l'étude ne met pas en évidence ce sur-risque dans une piscine bien spécifique dont le procédé de désinfection reposait sur un système argent-cuivre, et non pas chlore.

Le message actuel est clair, rappelle le docteur Delaisi : il est absolument indispensable d'envoyer les enfants d'âge scolaire à la piscine pour leur apprendre à nager, car le risque de noyade est plus grave que tous les autres et la natation a de multiples vertus. En revanche, la pratique des bébés nageurs ne doit pas être envisagée lorsque les parents, les frères ou les soeurs du jeune enfant souffrent d'asthme ou d'autres formes d'allergie, notamment d'eczéma. C'est également le cas de ceux qui ont déjà eu une ou deux bronchiolites - pour mémoire, plus de 30 % des nourrissons souffrent de ce type de problème.

 

Par Anne Jeanblanc



25/05/2011
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