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1 Les évaluations, c’est quoi ?

Depuis 2009, il s’agit, selon les propres termes du ministère de l’Éducation, de “situer les acquis de chaque élève de CE1 et CM2 par rapport aux objectifs définis dans les programmes”. Cette année encore, 821 792 élèves de CM2 (public et privé) répartis dans toute la France, dont 41 187 dans l’académie de Grenoble, ont dû répondre cette semaine à 100 questions : 60 en français et 40 en mathématiques. En français, les compétences des enfants sont testées en lecture, écriture, vocabulaire, orthographe et grammaire. En mathématiques, ils sont évalués en numération, calcul, géométrie, grandeurs et mesure, organisation et gestion de données.

2 Pourquoi suscitent-elles la polémique ?

Le ministère de l’Éducation fait valoir que ces évaluations permettent de “disposer d’indicateurs fiables des acquis des élèves pour mieux piloter le système éducatif et favoriser l’égalité des chances”, mais les syndicats d’enseignant et les parents d’élèves doutent sérieusement de leur utilité. “Quelle est leur réelle finalité ?”, s’interroge ainsi la secrétaire départementale du SNUipp-FSU 38, Gabrielle Beyler. “Placées en plein milieu de l’année, ces évaluations ne sont pas pertinentes pour les élèves dans leur scolarité. Si en revanche elles avaient lieu dès le mois de septembre, nous pourrions voir le niveau de chacun et mieux aider les élèves en difficulté. Comme pour les nouveaux programmes ou la semaine de quatre jours, ces évaluations ont été décidées sans l’expertise des enseignants !”

3 Un examen d’entrée en 6 ^e déguisé ?

Le calendrier de ces évaluations n’ayant pas été modifié malgré les demandes répétées des syndicats, certains craignent que celles-ci ne cachent un examen d’entrée en 6 ^e. “Ce dispositif peut conduire à des dérives dangereuses et notamment à des catégorisations ou des sélections d’enfants”, estime Gabrielle Beyler. “Faux”, rétorque l’inspectrice d’académie de l’Isère Monique Lesko : “Certes, ces évaluations permettent de mesurer la performance du système éducatif, mais elles sont d’abord un outil à finalité pédagogique afin de mieux repérer les notions qui posent problème”.

4 Faut-il avoir peur de ces évaluations ?

“Bien sûr que non” affirme Monique Lesko qui estime que “la dizaine de courriers de parents que j’ai reçus traduit la méconnaissance de l’évolution de ces évaluations. Désormais, les connaissances évaluées portent sur des apprentissages acquis avant le CM2 et le système de correction n’est plus binaire”. Quant au stress que peut générer cette épreuve, Monique Lesko dit “ne pas le comprendre” : “Les enfants et familles n’ont aucune raison d’être stressés. Le problème, c’est la notion de performance que certains parents font porter à ces évaluations alors qu’il n’en est pas du tout question”.