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Revue de presse : Article dans Le Point du 24/01/2012 : L'enseignement privé veut plus d'autonomie des établissements scolaires

L'enseignement privé, qui scolarise près d'un élève sur cinq en France, veut imprimer sa marque dans la campagne présidentielle en prônant plus d'autonomie pour les établissements et en mettant en garde contre le risque de revoir le statut des enseignants.

 

Le privé sous contrat avec l'Education nationale, qui scolarise deux millions d'élèves (18%), emploie 135.000 professeurs et dépend pour l'essentiel de l'enseignement catholique, avait pour habitude dans le passé d'envoyer une lettre, non rendue publique, aux candidats à la présidentielle.

 

Rompant avec cette tradition de discrétion, il a choisi cette année de livrer ses propres recommandations, y compris pour l'enseignement public, au travers d'un "Manifeste au service de la Nation", présenté mardi lors d'une conférence de presse.

 

En dressant "un état des lieux assez préoccupant de l'Ecole française", le secrétaire général de l'enseignement catholique, Eric de Labarre, a d'abord mis en garde les candidats sur ce qu'il conviendrait d'éviter.

 

"Nous souhaitons que l'école ne devienne pas un prétexte à des surenchères électorales", a-t-il dit, en demandant "d'arrêter l'empilement des réformes" et en jugeant que prôner la rigueur budgétaire tout en affichant l'éducation comme "la priorité des priorités" était "a priori contradictoire".

 

La solution, pour l'ensemble du système éducatif, c'est surtout "une plus large autonomie" des établissements scolaires.

 

Pour cela il faut donner au chef d'établissement, "animateur d'équipe", le pouvoir de recruter et d'évaluer les professeurs, il faut revaloriser ces derniers et instaurer "une réelle globalisation annuelle des moyens horaires et financiers".

 

Fixant l'objectif d'amener 100% d'une classe d'âge à maîtriser les savoirs fondamentaux à l'entrée en 6e, M. de Labarre a aussi prôné de pouvoir faire passer les enseignants du primaire au collège (et inversement) et de développer l'enseignement professionnel "comme une culture à part entière dès le début du collège".

 

Avant même les moyens, la priorité est donc "d'engager des réformes structurelles", mais "si pour ça on peut avoir quelques moyens supplémentaires, on les acceptera bien volontiers, ça facilitera la mise en place de ces réformes", a-t-il expliqué.

 

En effet, dans le privé, avec 1.350 nouvelles suppressions de postes en 2012 (sur 14.000 au total dans l'Education nationale), "on est allé au bout du système", a-t-il tranché.

 

"On peut continuer à faire des économies, mais cela suppose de redéfinir l'offre de formation", comme cela va être fait dans le privé pour la rentrée 2012, via une baisse globale de 30 minutes de classe par semaine en collège, à charge ensuite de répartir ce "calcul national" au niveau local.

 

Tout en affichant "la neutralité" du privé, M. de Labarre a encore critiqué, sans les citer, les propositions phares de Nicolas Sarkozy et François Hollande.

 

"N'entrons pas par les questions statutaires, parce qu'en ce cas on est sûr d'échouer", a-t-il lancé, en réponse à une question sur l'idée du chef de l'Etat de revoir les obligations de service dans le secondaire (18 heures de cours par semaine pour les professeurs certifiés, 15 heures pour les agrégés).

 

Quant à la proposition du candidat PS de recréer 60.000 postes en cinq ans, le responsable catholique a dit "ne pas avoir à se prononcer là-dessus", après avoir cependant déclaré dans La Croix que "la situation budgétaire est telle qu'il me semble impossible de rétablir ces 60.000 postes".

 

AFP



26/01/2012
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