Revue de presse : Article dans Les Echos du 07/12/2010 : Obésité infantile : l'UFC met en cause la hausse de la pression publicitaire
L'association de consommateurs estime que 80 % des messages publicitaires s'adressant aux enfants de moins de dix ans portent sur des aliments trop gras et trop sucrés.
UFC-Que Choisir repart en croisade contre les publicités de l'industrie agro-alimentaire incitant les enfants à consommer des produits trop gras et trop sucrés. Quatre ans après avoir dénoncé leur responsabilité dans l'aggravation du phénomène, l'association de consommateurs estime que la situation ne s'est guère améliorée.
En 2006, son enquête sur le sujet montrait que 89 % des spots alimentaires portaient sur des produits jugés trop gras ou sucrés. En 2010, 80 % des messages vont encore dans ce sens. La confiserie arrive en tête, suivie par la restauration rapide, les deux catégories totalisant à elles deux 58 % des spots alimentaires. Surtout, loin d'avoir reculé, les budgets de pub télé des industries agro-alimentaires ont progressé de 20 % en quatre ans. « Les annonceurs ont ajusté la diffusion des spots alimentaires au moment où le plus grand nombre d'enfants est devant les écrans ».
Preuve des « fausses promesses de l'industrie», souligne l'UFC-Que Choisir, qui concède cependant quelques efforts, « à géométrie variable » de la part des groupes industriels.
Les déclarations de bonnes intentions de Roselyne Bachelot lorsqu'elle était ministre de la Santé n'ont pas été suivies d'effets. L'annonce par Nicolas Sarkozy en mai d'un plan de prévention de l'obésité chez les enfants non plus.
L'association attend plus et mieux de l'Etat. Elle réclame « le dépistage et la prise en charge des enfants en situation de surpoids, la promotion de l'activité physique et sportive et l'amélioration de la qualité nutritionnelle de l'offre alimentaire ». Pour UFC-Que Choisir, les pouvoirs publics ont laissé trop de marges de manoeuvre à l'industrie agro-alimentaire, qui a gardé la haute main sur le contenu des programmes éducatifs en matière alimentaire. Avec un budget de 8 millions d'euros par an, l'INPES (Institut national de l'Education et la Prévention pour la Santé) « ne peut pas combattre à armes égales avec le matraquage publicitaire de l'industrie agro-alimentaire près de 200 fois supérieur, à 1,5 milliard d'euros en 2009 ».
La mauvaise qualité nutritionnelle des aliments constitue « le problème central de la publicité à destination des enfants, puisqu'elle influe directement sur ce qu'ils réclament à leurs parents ». Les petits déjeuners des enfants sont d'ailleurs de plus en plus déséquilibrés, avec une progression des viennoiseries et des céréales.
Pour l'Ania (Association nationale des industries agroalimengaires), cette nouvelle étude de l'association consumériste n'est pas 'honnête' puisqu'elle s'attache à l'ensemble des pages de publicité diffusées à la télévision alors que les engagements qui ont été pris ne concernent que celles encadrant les programmes pour enfants.
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