Revue de presse : Article dans Les Echos du 08/11/2011 : Le gel des prestations sociales suscite de vives critiques
Prestations familiales et aides au logement n'augmenteront que de 1 % l'an prochain, deux fois moins vite que l'inflation. Une économie de 400 millions d'euros vivement critiquée par les associations et les syndicats.
C'est une mesure qui va faire des vagues. Pour la première fois depuis le début de la crise, Nicolas Sarkozy s'est résolu à toucher aux prestations sociales, jusqu'à présent épargnées. Les aides au logement, d'abord. Elles n'augmenteront que de 1 % le 1 er janvier, c'est-à-dire autant que la croissance du PIB espérée pour 2012, et non de 2,1 % comme prévu auparavant pour tenir compte de l'inflation. Les prestations familiales, ensuite (allocations familiales, prestation d'accueil du jeune enfant, allocation de rentrée scolaire...). Le 1 er avril, elles aussi ne seront revalorisées que de 1 %, alors qu'une hausse de 2,3 % était programmée. C'est la première fois depuis le plan Juppé, en 1996, que les prestations augmentent moins que les prix.
Une large population concernée
Cette revalorisation plus faible que prévu permettra d'économiser 400 millions d'euros en 2012 et un demi-milliard en 2013. Le gouvernement insiste sur le faible impact de cette décision. « Les allocations familiales pour trois enfants augmenteront en 2012 de 3 euros au lieu de 6 euros », souligne Matignon. Et les revenus de remplacement, eux, ne sont pas touchés. Le RSA, le minimum vieillesse, l'allocation aux adultes handicapés, les pensions des retraités ou encore les rentes d'invalidité progresseront comme prévu.
Il n'empêche, ce gel partiel touchera une large population 4,4 millions de foyers pour les allocations familiales, près de 3 millions pour l'allocation de rentrée scolaire, 6 millions pour les aides au logement. « Geler les allocations familiales tout en augmentant la TVA, c'est faire baisser le pouvoir d'achat des ménages », a réagi Marisol Touraine (PS). Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa, a jugé que « la désindexation de nombreuses prestations sociales » était « une des mesures les plus injustes de ce plan ». « On bloque les aides au logement mais on ne fait rien pour bloquer les loyers ! » critique Jean-Louis Deroussen, président (CFTC) de la Caisse nationale d'allocations familiales. Quant à François Fondard (Union nationale des associations familiales), il « regrette » cette mesure, tout en se réjouissant que les minima sociaux ne soient « pas touchés ».
Vincent Collen, Les Echos
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