Revue de presse : Article dans Les Echos du 14/09/2011 : Reconstruire l'école
Nul autre lieu que l'école ne révèle mieux l'avenir qu'un pays se dessine. Or, si notre école est à l'image de la France de demain, il y a lieu de s'alarmer. Le système éducatif français est gravement malade. Chacun, autour de soi, le constate tous les jours et l'observation empirique est confirmée, année après année, par des rapports d'experts superbement ignorés par la Rue de Grenelle.
Lieu de créativité, d'éveil, d'émancipation, l'école est aussi de plus en plus un lieu d'échec massif et d'aggravation des inégalités sociales. Force-t-on le trait ? Plus du quart des élèves terminent l'école primaire sans savoir ni lire ni écrire correctement. Chaque année, 140.000 jeunes sortent de notre système scolaire sans aucune qualification. Comment un pays peut-il se projeter avec confiance dans l'avenir au regard de performances aussi indignes d'une nation avancée ? Comment des millions de parents ne peuvent-ils pas s'inquiéter du sort que réserve à leurs enfants un système fabriquant de l'échec à si grande échelle ?
Ce constat, on le sait bien, n'est pas neuf. Il appelle depuis longtemps déjà un sursaut. Mais les ministres passent et l'état du malade se détériore. Le rapport de l'OCDE publié hier l'atteste, de même que la dégringolade de la France dans les classements internationaux. Qu'ils soient de droite ou de gauche, les héritiers de Jules Ferry, à de rares exceptions près, se préoccupent davantage d'assurer une rentrée sans vagues et de perpétuer la cogestion du système avec les organisations syndicales que de s'attaquer aux causes profondes du déclin de notre système éducatif. Et lorsqu'ils prétendent réellement changer le cours des choses, leur volonté se heurte à l'inertie du système. L'école, c'est un comble pour une institution en charge de la jeunesse, est devenue un lieu où se concentrent tous les conservatismes. On ne compte plus les directives ministérielles jamais appliquées ! C'est ainsi que la « méthode globale » d'apprentissage de la lecture, qui a fait tant de ravages, est encore en usage dans de nombreuses classes en dépit des instructions contraires venues d'en haut...
Pour enrayer le déclin, il faut commencer tôt, dès la maternelle, là où naissent les problèmes qui s'aggravent ensuite en primaire. Plus on tarde, plus cela devient coûteux. Les bonnes pratiques, en Finlande ou ailleurs, sont connues. Cessons de les citer en exemple, mettons-les en oeuvre ! Nous le devons aux générations qui viennent.
PAR NICOLAS BARRÉ
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