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Les parents d'élèves doivent-ils craindre une hausse du prix des fournitures scolaires cette année ? Oui, si l'on en croit Twenga, le comparateur Internet pour qui la rentrée risque d'être chaude pour les porte-monnaie. Les prix, qui ont baissé depuis 2008, ont rebondi en un an.

Selon la dernière étude du site publiée en juillet sur les articles vendus uniquement sur le Web, le panier pour un budget serré a grimpé de 18 % par rapport à 2010, pour s'établir à 77 euros. La note s'envole de 27 % pour l'achat de fournitures standards. Il faut compter 151 euros, contre 119 euros il y a un an.

Menée depuis quatre ans, l'enquête de Twenga (« droit au but » dans un dialecte africain) a porté en France sur 2.340 boutiques en ligne. « Une base significative, car elle recense la quasi-exhaustivité de l'offre dans ce domaine, en prenant en compte des sites qualitatifs », assure Gaël de Talhouet, le directeur marketing. Dans la liste des 16 fournitures scolaires pointées, les plus fortes hausses concernent les stylos à bille, les compas et les ciseaux, avec des progressions à deux, voire à trois chiffres !

« Cette évolution est liée à l'impact du coût des matières premières », explique Gaël de Talhouet. La pâte à papier s'est, par exemple, envolée de plus de 40 % cette année et le pétrole, lui, continue sa progression. Mais si les prix des fournitures s'envolent, c'est aussi parce qu'on assiste « à une montée en gamme des articles proposés, car les parents sont en quête de produits qui présentent une plus forte valeur statutaire pour leurs enfants », poursuit-il. D'où le succès des cartables Hello Kitty notamment.

Reste que les commandes de fournitures scolaires sur Internet sont minoritaires. Les professionnels estiment qu'elles représentent moins de 5 % du total. L'étude envoie toutefois un signal net de hausse, alors que cette année encore, l'opération les Essentiels de la rentrée est reconduite depuis la fin juin jusque fin septembre. Familles de France a signé une convention avec Auchan, Carrefour, Casino, Cora et Système U par laquelle ces enseignes s'engagent à maintenir le prix des articles destinés aux écoliers.

Bémol, le ministère de l'Education nationale ne s'est pas associé cette année au projet, lancé il y a quatre ans. Pas plus que les industriels. « Il s'agit d'une opération isolée de récupération par la grande distribution. Le principe de maintien des prix ne me semble pas possible, s'insurge Marcel Ringeard, le président de l'Ufipa, l'union de la filière papetière. Tout dépendra des catégories de produits. Je pense que la hausse globale sera entre 3 et 3,5 %. Sinon, le principe de maintien se fera au détriment de la qualité des fournitures. » La majorité de ces articles est fabriquée en Asie aujourd'hui.

Dans les faits, l'impact du coût des matières premières pourrait être limité dans les rayons des enseignes car celles-ci ont passé leurs commandes en février, avant les fortes hausses. Aucune clause de révision des prix n'est prévue. En revanche, les stylos à bille, cartables, trousses ou autres achetés en Asie, pourraient subir les effets des taux de change, qui renchérissent les approvisionnements. Sans parler de la hausse du prix de la main-d'oeuvre en Chine.

L'association Familles de France promet de veiller au grain. «  Nous serons très vigilants et effectuerons des contrôles comme chaque année », assure Thierry Vidor, son directeur général. Gare aux parents retardataires. Si les prix des fournitures resteront relativement sages jusque septembre, les fabricants répercuteront à coup sûr le coût des matières premières dans les mois suivants.