ALPE74140

ALPE74140

Revue de presse : Article dans Les Echos du 20/07/2011 : Pour combattre l'obésité, à Bullion, des jeunes "réapprennent à manger"

"Le but, ce n'était pas de maigrir mais de réapprendre à manger". Kaoutar, 15 ans, a perdu 5 kilos à l'issue d'un séjour de trois mois à l'hôpital de Bullion (Yvelines), qui accueille 130 jeunes souffrant d'obésité.

 

Tandis que la France compte plus de 20 millions de personnes en "surpoids" ou obèses, le nouveau Plan national nutrition santé 2011-2015 et le plan de lutte contre l'obésité doit faire l'objet mercredi d'une communication en Conseil des ministres de la secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra.

 

"Avant, je ne mangeais pas pendant les repas mais je grignotais", déclare la jeune fille brune, qui assure être entrée dans ce centre "pour (sa) santé".

 

Elle quitte l'hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion, situé en pleins champs, avec un pincement au coeur. "C'était bien ici, on est avec des copines, on fait du sport ensemble".

 

Pour clore ce séjour, le chef Michel Guérard, trois étoiles au Michelin, est venu leur prodiguer conseils et astuces pour alléger leurs plats préférés. Sous leurs yeux amusés, il leur prépare une recette minceur : un soufflé à la pomme et au citron vert.

 

"C'est super facile, c'est léger comme un nuage, et en plus le citron, ça brûle les calories", note Zeina, 15 ans, moins huit kilos sur la balance.

 

Michel Guérard, qui va ouvrir prochainement dans les Landes une école de "cuisine-santé", estime qu'en matière de nutrition, "il ne se passera jamais rien si on ne forme pas de nouveaux cuisiniers, à qui on enseignera la diététique, car cette cuisine exige de nouveaux gestes".

 

Mais le combat ne fait que commencer pour ces jeunes qui rentrent à la maison.

"On se bat contre l'amaigrissement +magique+ car la structure, en ne leur permettant pas l'accès au frigo, les fait maigrir", dit la diététicienne, Nathalie Groeppelin-Duval, qui souligne que "80% des adolescents obèses seront des adultes obèses".

 

"Ils ont beaucoup de mal à supporter le regard sur eux et ici, comme ils sont ensemble, ils se sentent bien et en arrivent même à oublier l'amaigrissement", ajoute la diététicienne, soulignant qu'"on doit alors leur rappeler les difficultés qu'ils ont dans leur environnement".

 

La perte de kilos n'est pas l'unique objectif. "On est content quand des jeunes filles habillées comme des +sacs à patates+ ressortent plus féminines et se sentent mieux", confie ainsi Mme Groeppelin-Duval.

 

"On leur apprend à vivre autrement, se nourrir autrement, à bouger et à avoir une vie structurée", renchérit le directeur de l'hôpital, Yannick Gouriou.

 

Dans ce centre, les enfants obèses sont mêlés à des enfants souffrant d'autres pathologies, afin aussi de "relativiser les choses", selon M. Gouriou.

 

Selon une enquête nationale de la Drees (statistiques des ministères sociaux) réalisée en 2005-2006 et publiée en septembre 2010, le surpoids et l'obésité ont reculé chez les jeunes enfants, passant de 14,4% en 1999-2000 à 12,1% en 2005-2006.

 

La responsable du service diététique de l'hôpital Bullion, Sylvie Leprince, estime que la France "n'est plus en période de progression, mais plutôt en stagnation" grâce notamment, selon elle, à un meilleur dépistage au niveau scolaire et à une prise de conscience des médecins.

 

"L'obésité ne résulte pas d'un seul facteur, donc nous faisons tout un travail avec la famille car, surtout dans le cas des jeunes enfants, ce ne sont pas eux qui font les courses et la cuisine", explique-t-elle.

 

Aindi, selon Mme Leprince, "il faut fixer de petits objectifs comme retrouver la convivialité en partageant un repas en famille".

Par Marjorie BOYET


21/07/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 103 autres membres