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« C'est une question qui passionne et sur laquelle nous sommes attendus », a souligné hier Luc Chatel en recevant le prérapport du comité de pilotage créé en juin dernier sur les rythmes scolaires. Une question « d'ampleur » que le ministre de l'Education a d'emblée posée comme un thème de débat pour la campagne présidentielle de 2012. « Nous avons su créer les conditions d'un changement en profondeur des rythmes scolaires. 2011 sera une année utile, a dit le président de la République, qui est très intéressé par ce débat. Le gouvernement prendra un certain nombre de responsabilités cette année, à moins d'un an du grand débat national de l'échéance de 2012 », a-t-il déclaré. Précisant que des décisions seraient prises en la matière fin juin, pour de premiers aménagements à la rentrée 2013, mais une véritable application en 2014, les calendriers scolaires, a-t-il justifié, se fixant trois ans à l'avance.

Le prérapport, synthèse de la soixantaine d'auditions réalisées par le comité de pilotage (syndicats, fédérations de parents d'élèves, associations, monde économique, collectivités, autorités religieuses...) dégage quelques lignes de consensus. Parmi lesquelles l'impossibilité du statu quo, une journée trop longue et fatigante, une semaine de quatre jours inadaptée à l'école primaire et le souhait d'un retour à quatre jours et demi avec cours le mercredi matin, une année scolaire déséquilibrée... Le comité et Luc Chatel ont rappelé, après les évaluations Pisa qui placent la France au 22 ^e rang de l'OCDE pour les résultats scolaires, que l'objectif de l'évolution des rythmes scolaires était « l'intérêt de l'enfant et sa meilleure réussite », tout en prenant en compte l'évolution de la société (vie des familles, travail, transports...).

Pour le rapport final de propositions, qui doit être remis en juin, le ministre a demandé au comité de pilotage de lui présenter des scénarios chiffrés, en insistant sur les questions des horaires et de la charge de travail par niveau - « faut-il le même nombre d'heures en maternelle et au collège ? » -, de l'organisation de la journée et du temps passé dans l'établissement, des programmes, de l'aide aux devoirs et avec quel encadrement... Luc Chatel a posé la question d'une semaine de quatre jours et demi, voire de cinq jours, décidée localement ou au niveau national. Au sujet des vacances scolaires, « sur lesquelles il n'y a pas consensus », il a évoqué une organisation qui s'approcherait d'une alternance entre sept semaines de cours et deux de congés, ainsi qu'un zonage pour des vacances d'été plus courtes. Se pose aussi la question de « l'évolution du métier d'enseignant ». Si un cadrage national paraît nécessaire à tous, le ministre a demandé au comité de travailler sur le bon niveau de décision et la marge de manoeuvre laissée aux différents acteurs. Luc Chatel a également demandé de s'interroger sur l'harmonisation avec les autres pays européens. Il a aussi mis l'accent sur les collectivités locales, directement touchées, et le monde du tourisme, vent debout contre l'éventuel raccourcissement des vacances d'été.