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Revue de presse : Article dans Les Echos du 26/02/2012 : Recenser les vers de terre dans son jardin pour contribuer à la science

Dénombrer les vers de terre dans son jardin ou les écureuils aperçus lors d'une balade en forêt : les scientifiques font de plus en plus appel au grand public pour collecter des données sur la biodiversité. A partir de mercredi, Arte propose douze "missions" d'observation du printemps.

 

"L'Etat n'a pas les moyens de payer un corps de techniciens chargés d'observer la nature ordinaire. Faire appel au grand public, c'est très prometteur en nous permettant d'obtenir un très grand nombre de données", explique à l'AFP Grégoire Loïs, du Muséum national d'histoire naturelle.

 

Répandue dans les pays anglo-saxons depuis une quarantaine d'années, la science dite "participative" ou "citoyenne" prend son essor en France, constate le naturaliste, également membre de l'agence francilienne Natureparif.

 

Que ce soit pour recenser les oiseaux à sa fenêtre ou compter le nombre de feuilles tombées sur les trottoirs parisiens à l'automne, l'amateur de nature est désormais régulièrement invité à contribuer à la science en envoyant des photos ou en localisant ses observations via des sites internet.

 

Arte propose sur son site web, à partir de mercredi et durant trois mois, douze "missions" d'observations printanières pour aider les scientifiques à mieux comprendre l'évolution des saisons avec le réchauffement climatique.

 

La première de ces missions va consister à demander aux curieux, scolaires, agriculteurs ou autres de se pencher sur ces discrets mais précieux "indicateurs" de la bonne santé des sols : les lombrics.

 

Un peu d'eau "moutardée" sur le sol pour faire sortir les vers de la terre et les "naturalistes en herbe" devront relever le nombre et la taille des bestioles. Objectif : réaliser une nouvelle "carte de France" des vers de terre pour en savoir plus sur l'état de santé de nos sols, en actualisant les relevés établis dans les années 70 dans tout le pays par un dénommé Marcel Bouché.

 

Lézards, coucous et papillons

 

"Cela peut nous permettre d'identifier des zones à problèmes ou des zones ayant une richesse particulière, et nous permettre par exemple d'envoyer ensuite quelqu'un pour y faire un inventaire plus détaillé", relève Daniel Cluzeau, chercheur de l'université de Rennes qui supervise la mission.

L'intérêt scientifique de ce genre d'opérations réside moins dans la qualité des informations recueillies que dans leur nombre, offrant une vision à grande échelle.

 

A condition bien sûr que les scientifiques amateurs respectent pour chaque mission le "protocole", simple mais incontournable, présenté sur le site d'Arte (missionsprintemps.arte.tv).

 

D'ici juin, les amateurs de nature pourront surveiller la feuillaison du noisetier, pister des lézards, enregistrer le chant du coucou, observer les papillons, recenser les bigorneaux ou compter les hirondelles aux fenêtres.

 

La finalité de cette opération est de rassembler des "informations qu'on puisse donner aux scientifiques pour leur permettre de faire évoluer leurs modèles", explique David Carzon, responsable du pôle web d'Arte France.

 

Un "temps fort", en juin à l'antenne, verra la communication des premiers résultats et la diffusion d'un documentaire relatant une expérience de science participative menée en 2011 dans les Alpes.

 

En parallèle, le Muséum d'histoire naturelle, à travers son programme "Vigie Nature", chapeautera d'autres initiatives au printemps : l'une pour observer les volatiles dans son jardin, en lien avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO), une autre pour rapporter, sur une carte en ligne, les observations d'écureuils, limaces ou papillons faites dans des forêts près de chez soi.

Par Anthony LUCAS


27/02/2012
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