Revue de presse : Article dans Les Echos du 28/08/2012 : La gratuité dans les transports scolaires perd du terrain
Face à des difficultés économiques grandissantes, plusieurs départements ont choisi de modifier les conditions d'accès aux cars conduisant les élèves à l'école.
Ainsi les Conseils généraux des Ardennes et de l'Aube ont ouvert la voie, suivis de la Corrèze, de l'Isère ou encore des Hautes-Alpes. Seuls 28 départements assurent encore, en 2012, la gratuité à 100 % des transports scolaires tandis que sept autres prennent à leur charge entre 95 % et 99 % de ce coût. Enjeu pour les départements qui n'assurent plus la gratuité : maîtriser un coût de plus en plus important à assumer et responsabiliser les familles.
Selon les statistiques de l'Association des départements de France (ADF), le coût global des transports scolaires, hors Île-de-France, est supérieur à 3 milliards d'euros, dont 2 milliards incombent directement aux départements. Un élève qui prend le bus pour aller à l'école coûte donc chaque année, en moyenne, près de 840 euros. Et ce coût va en s'accroissant avec la hausse du prix du carburant, qui oblige les compagnies de transport à augmenter leurs tarifs. Or, avec la crise économique et le désengagement progressif de l'Etat dans certaines missions, parfois sans le transfert des crédits correspondants, les départements sont de plus en plus fragiles financièrement. « Sur les 75 milliards d'euros accordés aux départements, les dépenses sociales pèsent 12 milliards d'euros. Or, l'Etat ne les a compensées qu'à hauteur de 7 milliards d'euros », ne cesse de répéter le président de l'ADF, Claudy Lebreton.
Responsabiliser les familles
A cela s'ajoute une chasse au gaspillage. Dans certains départements, la mise en place de frais d'inscription ou d'une participation minime vise surtout à responsabiliser les familles. En effet, certaines d'entre elles n'hésitent pas à inscrire leurs enfants aux transports scolaires sans que ceux-ci ne les prennent jamais. Une perte financière importante pour les départements, qui voient parfois certains de leurs cars circuler à moitié vides car la place de l'enfant inscrit est toujours prévue. Les départements espèrent donc qu'en instaurant ce type de participation les élèves inscrits prendront effectivement les transports scolaires.
Mais ces mesures ne sont pas du goût de tous et, au premier chef, des familles. L'Association nationale pour les transports éducatifs de l'enseignement public (Anateep) souligne que « la gratuité est un instrument indispensable pour éviter qu'à des inégalités spatio-temporelles et sociales s'ajoute une inégalité financière », mais précise qu'elle n'est pas hostile « à ce qu'une participation symbolique de 5 % au maximum » soit demandée aux familles.
V. B.
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